Alors que la crise maroco-espagnole fait rage, de nouvelles données révèlent que les familles des mineurs ayant rejoint Sebta auraient refusé leur rapatriement. Eclairage. Contactées par les autorités de la ville occupée de Sebta, 92% des familles de mineurs marocains auraient exprimé leur refus du rapatriement de leurs enfants, qui ont atteint la ville lors du processus de migration de masse qui a eu lieu il y a quelques jours. Si l'on croit l'agence de presse espagnole «EFE», sur 200 familles marocaines contactées, 92% d'entre elles refuseraient de renvoyer leurs enfants au Maroc, au motif qu'elles ne peuvent pas prendre soin d'eux et préfèreraient qu'ils restent en Espagne pour y chercher de meilleures opportunités. Les chiffres indiquent que 920 mineurs marocains sur environ 1500 se trouvent toujours dans la ville occupée de Sebta, et les autorités de la ville s'efforceraient d'établir un contact avec leurs familles afin de les renvoyer au Maroc. La même source a révélé que les autorités de la ville ont reçu des centaines d'appels de la part des familles marocaines qui sont à la recherche de leurs enfants parmi les arrivants à Sebta. Ceci dit, les appels, qui s'élèvent à plus de 4400, auraient révélé que les familles ne veulent pas que leurs enfants soient rapatriés au Maroc, et qu'il est uniquement question de s'assurer que ces mineurs sont toujours en vie. Selon les autorités de la ville occupée de Sebta, sur les 920 mineurs marocains, 67 sont des filles. Sans oublier qu'une centaine de mineurs ont été renvoyés de manière illégale, ce qui a déclenché une vague d'indignation de la part des différents organes de défense des droits de l'Homme. Les ONG dénoncent, le parquet enquête Le parquet de Sebta a ouvert une enquête afin de déterminer si des «expulsions à chaud» des mineurs marocains ont eu lieu et sur les raisons qui font qu'ils soient refoulés sans bénéficier des protections prévues par la loi, a rapporté le média «El Faro de Ceuta». Le parquet a, en outre, réclamé à la police nationale espagnole, à la Guardia Civil et à l'armée, des rapports relatifs aux procédures ainsi qu'aux instructions qui leur ont été données pour procéder aux rapatriements. En effet, cette décision surgit à la suite d'une plainte déposée par une ONG espagnole, dénonçant les comportements «abusifs» à l'encontre des mineurs marocains, arrivés à Sebta à la nage. A ce propos, le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a rejeté en bloc les informations relayées concernant toute atteinte aux droits des migrants mineurs, lesquels font l'objet d'une législation particulière. Dans la sphère juridique et selon les conventions internationales sur la protection de l'enfance, le média a rappelé que la loi sur l'immigration en Espagne autorise les «expulsions à chaud» quand il est question de migrants âgés de plus de 18 ans. A noter que la ville occupée de Sebta a été submergée par des foules immenses de migrants marocains et subsahariens, qui ont pris de court les gardes-frontières espagnols. La situation a été maîtrisée après l'intervention des autorités marocaines, qui ont coupé les routes menant vers le poste frontalier Bab Sebta, et le déploiement de l'armée espagnole le long de l'autre côté des frontières. Une lutte qui persiste pour les mineurs Plus de 150 immigrants ont été secourus jusqu'ici dans différentes régions d'Espagne. Selon les données fournies par l'Institut national de gestion de la santé de Sebta (INGESA), 32 personnes en provenance du Maroc ont été soignées à la fois à l'hôpital universitaire et au service des urgences de soins primaires. Cependant, des centaines de mineurs restent cachés dans la ville occupée de Sebta, craignant la police. Ces derniers trouvent refuge dans différents lieux, tels que l'ancien cimetière hindou, la prison de Los Rosales ou la forêt à côté de la plage de Benitez, entre autres bâtiments ou espaces publics à l'abandon. Recherchés au quotidien, ces mineurs doivent leur survie en tant que sans-abri aux actes charitables de la population qui leur offre de la nourriture et des vêtements. Très méfiants, ces mineurs ne semblent pas assimiler que, compte tenu de leur âge, ils ne seront pas expulsés et continuent de se cacher même après avoir franchi la frontière.