Trois semaines après avoir annoncé le retrait de la reconnaissance de la «RASD», un tweet du président du Pérou, Pedro Castillo, remet en question cette décision annoncée pourtant par le ministère péruvien des Affaires étrangères. Le président du Pérou a lancé, jeudi, un pavé dans la mare des relations avec le Maroc. Faisant fi de la décision, annoncée officiellement le 18 août, par son ministre des Affaires étrangères de retirer la reconnaissance de la «RASD», Pedro Castillo a tenu à célébrer, sur Twitter, «le premier anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques (8 septembre 2021, ndlr) avec la république arabe sahraouie démocratique». «A cette occasion, nous réaffirmons vouloir continuer à défendre sa souveraine autodétermination», a-t-il ajouté. A un año de establecer relaciones diplomáticas con la República Árabe Saharaui Democrática, nos reafirmamos en persistir la defensa de su autodeterminación soberana. — Pedro Castillo Terrones (@PedroCastilloTe) September 8, 2022 Le Polisario s'est immédiatement félicité de ce cadeau inespéré. L'Algérie ne devrait pas tarder à emboiter le pas au mouvement séparatiste par une nouvelle sortie de son envoyé pour le Sahara occidental, Amar Belani. Pour rappel, les deux parties n'ont pas commenté l'annonce de Lima de la rupture de ses relations avec la «RASD». «La reprise des liens diplomatiques entre le Pérou et la RASD, ainsi que la réaffirmation des principes de souveraineté et d'autodétermination solennellement exprimés par le président du Pérou, représentent un revers retentissant pour les manœuvres marocaines et leurs lobbies» dans ce pays, salue le Front dans un communiqué diffusé suite à la publication du tweet de Pedro Castillo. Ce tweet sera-t-il officialisé par un communiqué de la diplomatie péruvienne ? Le 18 août, le ministère des Affaires étrangères du Pérou a annoncé le retrait de la reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)» et la rupture de «toute relation avec cette entité». Une décision prise «conformément à la légalité internationale, consacrée dans la Charte de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ; et dans le plein respect des principes de l'intégrité territoriale des Etats membres de l'ONU», a indiqué le département d'Angel Rodriguez Mackay. La sortie du président du Pérou est, par ailleurs, en phase avec la condamnation de son propre parti, Pérou libre, du retrait de la reconnaissance de la «RASD». La formation d'extrême gauche avait réclamé la démission du ministre des Affaires étrangères, nommé à ce poste le 5 août. Pedro Castillo a observé, pendant trois semaines, un silence assourdissant, avant d'exprimer son désaccord avec la rupture des relations avec la «RASD». Après ce tweet du président péruvien, le Polisario et l'Algérie s'attendent à la publication d'un communiqué officiel portant le sceau du chef de la diplomatie du Pérou. Pour rappel, c'est par un communiqué datant du 8 septembre 2021 portant la signature de son ancien chef de la diplomatie, Wiscar Maurutua, que Lima à mis un terme à la suspension de la reconnaissance de la «RASD», décrétée en 1996.