Le Conseil d'Etat français a examiné ce vendredi 26 août le dossier de l'imam Hassan Iquioussen, visé par un arrêté d'expulsion signé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. La décision sera rendue en début de semaine prochaine sur la requête du ministre de l'Intérieur qui entend faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant sa demande d'expulsion vers le Maroc de l'imam Hassan Iquioussen. Durant près de trois heures, la chambre des référés du Conseil d'Etat a entendu les arguments de la représentante du ministère de l'Intérieur et de l'avocate de Hassan Iquioussen, Lucie Simon. Pour Pascale Léglise, représentante du ministère de l'Intérieur (MI), qui a débuté l'audience, il s'agit d'une «affaire compliquée, hors-norme». Le ministère reprochait notamment à l'imam «un discours à teneur antisémite particulièrement virulent» et de prôner la «soumission» des femmes «au profit des hommes». En effet, l'arrêté d'expulsion évoquait entre autres l'encouragement «au séparatisme» et le «mépris de certaines valeurs républicaines telles que la laïcité et le fonctionnement démocratique de la société française». Pour l'avocate Lucie Simon, «il y a les déformations, les fantasmes et il y a le non-respect de la prescription. On lui reproche des propos tenus en 2003 sans prendre en compte l'évolution de sa pensée». «Je suis ravie de constater que le Ministère de l'Intérieur s'intéresse autant et enfin à la question de l'égalité femmes-hommes» a déclaré l'avocate avant de poursuivre : «Hassan Iquioussen est conservateur et tient des propos rétrogrades. Mais constitue-t-il une menace ? Non.» Pour rappel, la demande visant l'imam a été suspendue par le tribunal administratif début août estimant que l'expulsion vers le Maroc de Hassan Iquioussen porterait une «atteinte disproportionnée» à sa «vie privée et familiale».