Une soixantaine de migrants issus de différents pays d'Afrique subsaharienne ont été déférés, lundi dans la mi-journée, devant le parquet de Nador. Soupçonnés d'actions pénales, au moins trente sont entendus par le procureur de la chambre criminelle près la Cour d'appel de la ville. Trente-six autres, soupçonnés de délits, comparaissent devant le procureur du Tribunal de première instance, a appris Yabiladi auprès de la section locale de l'Association marocaine des droits humains (AMDH-Nador). «Après être déférés devant les procureur des deux cours, il y a de fortes possibilités que beaucoup parmi les ressortissants soient poursuivis en état d'arrestation, au vu des mouvements des autorités que nous constatons depuis la mi-journée dans la ville», nous a déclaré avec appréhensions Omar Naji, membre de l'AMDH-Nador, chargé du dossier migration et asile. Le militant ajoute que pour l'heure, l'ensemble des migrants est soutenu par quatre avocats, dont un bénévole au sein de l'ONG et trois «mobilisés après beaucoup de difficultés à trouver des avocats qui accepteraient de se charger du dossier». Le nombre de migrants présentés au tribunal d'appel atteint pour le moment 30. Le nombre peut augmenter. On continue à les ramener. pic.twitter.com/Qaz9UAzKWj — AMDH Nador (@NadorAmdh) June 27, 2022 Les concernés ont été interpellés à la suite de la tentative de traversée de la clôture frontalière avec Melilla, vendredi 24 juin par 500 migrants, dont des individus armés d'outils tranchants. Les violences ont fait 76 blessés parmi les ressortissants et 160 autres parmi les forces de l'ordre marocaines. Selon le dernier bilan officiel, au moins 23 personnes de diverses nationalités d'Afrique subsaharienne sont décédées. Les ONG estiment le nombre de morts à une trentaine.