Le représentant du Polisario à Madrid a demandé au gouvernement espagnol, ce lundi lors d'un point de presse, de lui fournir des précisions sur certains passages de la lettre que Pedro Sanchez a adressée, le 14 mars, au roi Mohammed VI, insistant sur le respect de l'intégrité territoriale des deux pays. Le responsable a estimé que «ce serait très grave et contreviendrait au droit international» d'intégrer le Sahara dans le territoire du royaume. «Le Maroc essaie de conditionner les bonnes relations avec l'Espagne au détriment des aspirations légitimes du peuple sahraoui», a-t-il indiqué. Abdellah Arabi a appelé le gouvernement à «rectifier» son soutien à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara occidental, soulignant que la nouvelle étape dans les relations entre Rabat et Madrid est «extrêmement dangereuse». Un appui réitéré dans la Déclaration conjointe, publiée le 7 avril au terme des entretiens entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez. «L'Espagne reconnaît l'importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations Unies pour trouver une solution mutuellement acceptable. A ce titre, l'Espagne considère l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend», ajoute la même source. Cette nouvelle sortie d'Arabi intervient deux jours après l'annonce du secrétariat général du Front Polisario de suspendre ses contacts avec le cabinet Sanchez. Le communiqué publié, le 18 mars par la présidence du gouvernement espagnol, avait loué la reprise des relations avec le Maroc, assurant qu'elle est à même de «garantir la stabilité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la prospérité» des deux pays.