Le soutien de Pedro Sanchez à la proposition marocaine, prévoyant d'accorder une autonomie au Sahara occidental, a brouillé les cartes du Polisario, impactant directement sa machine de communication en Espagne. Son représentant à Madrid a été rappelé à l'ordre par ses supérieurs hiérarchiques dans les camps de Tindouf, qui n'ont pas apprécié ses récents commentaires portant sur le changement de la position du chef de l'exécutif espagnol sur le différend territorial. Abdulah Arabi a affirmé, le 26 mars dans des déclarations à EFE, que les relations entre l'Espagne et son organisation «restent les mêmes» malgré le «pari risqué» pris par le gouvernement Sanchez sur la question du Sahara. Une position très modérée alors que le parrain algérien est allé jusqu'à rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultations et que ses médias qualifient, depuis le 18 mars, la lettre de Pedro Sanchez adressée au roi Mohammed VI de «deuxième trahison» de l'Espagne envers les Sahraouis. Le lendemain, le responsable a été contraint de rectifier ses propos. Dans un bref communiqué, il précise que «dans le nouveau contexte, il est clair que les relations entre l'Espagne et le Front Polisario ne peuvent être normales. Les relations continueront d'être affectées tant que l'Espagne ne reviendra pas sur sa nouvelle position concernant le Sahara occidental».