Absente de la Déclaration conjointe, la question de Ceuta et Melilla s'est invitée au point de presse que Pedro Sanchez a animé, hier soir à Rabat. «La souveraineté nationale du territoire de l'Espagne ne fait pas l'objet de doute, y compris Ceuta et Melilla», a-t-il précisé. Le chef de l'exécutif a expliqué qu'il ne s'agit pas d'un engagement de l'Etat espagnol et du gouvernement mais d'un principe inscrit dans la constitution de son pays. Des propos visant à rassurer les forces politiques dans les deux villes. Pour rappel, le cabinet Sanchez a indiqué, le 18 mars, que l'ouverture d'une «nouvelle étape» dans les relations entre Rabat et Madrid est à même de «garantir la stabilité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la prospérité des deux pays» mais sans mentionner les deux villes. Le PSOE, qui conduit l'actuelle coalition gouvernementale, a souligné pour sa part dans un document destiné à sa base que «des relations solides et stables avec un pays voisin et partenaire stratégique comme le Maroc, sont indispensables pour l'intégrité territoriale, y compris Ceuta et Melilla, et la souveraineté de l'Espagne». La déclaration conjointe, publiée hier, au terme des entretiens entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez a fait l'impasse sur Ceuta et Melilla. Le texte a seulement insisté sur «la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises [qui] sera rétablie de façon ordonnée, y compris des dispositifs appropriés de contrôle douanier et des personnes au niveau terrestre et maritime». Hier à Rabat, Pedro Sanchez a ignoré une question d'un journaliste espagnol lui demandant s'il prévoit de solliciter la protection de l'OTAN pour les deux présides.