L'argumentaire du gouvernement espagnol, pour justifier son appui à la position du Maroc sur la question du Sahara occidental, évolue. L'exécutif y ajoute officiellement l'Andalousie. La décision de Pedro Sanchez d'ouvrir une nouvelle étape dans les relations avec le royaume est à même de «protéger les intérêts des Espagnols, Ceuta, Melilla, les Iles Canaries et l'Andalousie», a déclaré ce jeudi la ministre de la Politique territoriale, porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez. L'intégration de la région autonome de l'Andalousie est un nouveau développement dans la campagne de communication du cabinet Sanchez pour vanter le bienfondé de l'accord avec le Maroc. Dans un premier temps, les socialistes au pouvoir avaient insisté particulièrement sur Ceuta et Melilla. D'ailleurs, Pedro Sanchez s'est rendu, la semaine dernières, dans les deux villes pour expliquer sa décision de soutenir le Maroc sur le dossier du Sahara. «Inaugurer de nouvelles relations solides et stables avec un pays voisin et partenaire stratégique comme le Maroc, sont indispensables pour l'intégrité territoriale, y compris Ceuta et Melilla, et la souveraineté de l'Espagne, ainsi qu'à la stabilité, la sécurité et la prospérité des deux pays», précise pour sa part la direction du PSOE dans un document destiné à ses militants. Il est lieu de noter que l'intégration officielle de l'Andalousie a été précédée par les déclarations faites, le vendredi 25 mars à Algésiras, par le porte-parole de la direction fédérale du PSOE, Felipe Sicilia. Devant les médias, il s'est dit confiant que la normalisation des relations avec le Maroc bénéficiera aussi à l'économie de la région, notamment le secteur du transport maritime des passagers. Pour rappel, l'Andalousie a payé un lourd tribut de la détérioration des relations entre Rabat et Madrid, notamment après les exclusions de ses ports des programmes des éditions 2020 et 2021 de l'Opération Marhaba. Son président, Juanma Moreno (Parti Populaire) avait alors déclaré que «comme d'habitude», sa province «paie le prix des conflits entre le gouvernement central et le royaume du Maroc», soulignant que «l'Andalousie a toujours eu des relations fluides et très importantes avec le Maroc dans le domaine économique».