Hier, lundi 27 août, les représentants des polices marocaine et espagnole se sont rencontrés à Madrid pour discuter de la pression migratoire qui s'exerce aux portes de l'enclave de Melilia. Depuis fin août, l'enclave est en effet le théâtre de vagues d'assauts de plus en plus intenses de la part des candidats à l'immigration. Une situation qui préoccupe les autorités des deux pays. La problématique de la pression migratoire aux portes de Melilla était au menu, hier, lundi 27 août, d'une rencontre au sommet entre les représentants de la police marocaine et espagnole, rapporte une dépêche Europa Press. Au cœur des sujets abordés, les multiples assauts qu'a connu l'enclave espagnole tout au long du mois d'août et qui se sont intensifiés au cours des derniers jours. Le dernier assaut en date remonte à il y a à peine neuf jours. Pendant le week end du 18 août, à la veille de l'aïd El Fitr, quelques 490 clandestins africains ont tenté un passage en force des frontières de la ville de Melilla. Le délégué du gouvernement de la communauté autonome, Abdelmalik El Barkani, a déclaré que ce qui se passe cet été «n'a d'égal que ce qui s'est passé en 2005». A l'époque, 600 migrants pouvaient participer à un seul assaut. Plusieurs d'entre eux étaient morts. Le Maroc, «gendarme» malgré lui Sans l'aide des autorités marocaines, Melilla aurait eût certainement beaucoup plus de mal à endiguer ces assauts. Le président du Parti Populaire de Melilla, Juan José Imbroda, n'a pas manqué de souligner au cours de la réunion d'hier que «[les autorités marocaines] ont fonctionné comme elles ne l'ont jamais fait auparavant sur le terrain.» M. Imbroda en a également profité pour souligner, pour contredire Abdelmalik El Barkani, que cet évènement n'avait rien à voir avec «la grande avalanche de 2005 […] lorsque les autorités du pays voisin [le Maroc] n'avait rien fait pour éviter la situation». Pour le secrétaire général du Parti Socialiste (PSOE), Gregorio Escobar, l'Espagne doit activement accompagner le Maroc dans la lutte contre le phénomène de l'immigration clandestine qui passe par les deux enclaves. Déplorant «l'inaction » du gouvernement PP, il appelle ainsi les autorités espagnoles à la mise en place de routes et d'un dialogue direct et permanent avec le Maroc. «Il doit y avoir des canaux de communication permanents à tous les niveaux pour lutter contre l'incident» affirme-t-il. Devant cette délicate allusion, difficile de ne pas se rappeler à l'évidence les propos récents du ministre marocain des Affaires Etrangères, M. Saad Dine El Othmani qui a déclaré, mardi 21 août, que le Maroc refusait de «jouer les gendarmes de l'Europe» sur la question de la régulation des flux migratoires. Bruxelles fait depuis plusieurs années pression sur Rabat pour que le Maroc accepte la réadmission des sans-papiers, majoritairement d'origine subsaharienne, ayant transité par le royaume, ce que les dirigeants marocains refusent, jugeant les dispositions de l'accord sur la libre circulation des personnes voulu par Bruxelles «inappropriées». Une réunion de haut niveau entre l'Espagne et le Maroc, initialement prévue en septembre, devrait avoir lieu en octobre.