Décidément c'est le ménage de printemps aux frontières. Après Sebta voilà que Mélilia s'apprête à son tour à relooker les points de passage frontalier avec le Maroc. Les deux partenaires ont annoncé la mise en place d'un nouveau poste frontière entre le Maroc et Mélilia. Le prochain quatrième poste-frontière de la zone sera situé entre Bni Ansar et le quartier chinois, le temple du commerce et le fléau des femmes-mulets. L'accord, une proposition du Maroc parait-il, aurait été conclu entre le gouvernement marocain et son homologue espagnol durant les travaux de la haute réunion mixte de haut niveau, dont les travaux ont été tenus à Rabat, en octobre dernier. Le nouveau projet devrait apporter des améliorations positives estime la délégation du gouvernement de Mélilia. Mais dans l'actualité, l'enclave devrait voir des rénovations toucher le poste-frontière international de Bni Ansar. A cet effet, le gouvernement de la ville devrait lancer un appel d'offres en juillet pour l'adjudication des travaux de réaménagement de ce point et espère que le Maroc suive ses pas. Selon le gouvernement local, une coordination avec le Maroc sera de mise et d'ailleurs les autorités marocaines se sont engagées à augmenter le nombre des voies pour une meilleure décongestion du trafic. Les travaux devront commencer à la fin de la traversée du détroit 2013 et prendre fin avant juin 2014, avant le démarrage de l'opération du transit. Cette effervescence des autorités de Mélilia à donner un coup de jouvence à ses installations intervient après le succès rencontré par ses infrastructures portuaires, fort sollicités l'année dernière lors de l'opération Transit 2012. Mais vite, ce succès s'est convertit en une malédiction à cause du chaos aux frontières. Une situation ayant amené les autorités de la ville à dire que la partie marocaine n'était pas en mesure d'accueillir un flux important de passagers, causant de la sorte des files interminables aux abords des frontières. En somme, ces coups de pioche font le bonheur des autorités de la ville, lesquelles ont estimé que les travaux devront insuffler du dynamisme aux relations commerciales et touristiques entre les deux régions. De plus, les autorités de Mélilia ne cessent de tresser de lauriers aux autorités marocaines pour saluer leurs efforts en matière de contrôle des flux migratoires et n'hésitent pas de qualifier les relations de voisinage de «magnifiques». De fait, la nomination d'Abdelmalik El Barkani comme délégué du gouvernement régional de Mélilia a, à coup sûr, apporté un air frais et serein, à ces relations, jadis mouvementées. Et la collaboration au niveau des frontières traduit amplement cette entente. Dans une récente sortie médiatique, le président du gouvernement autonome du préside, Juan José Imbroda, celui qui distillait des discours trempés au vitriol quand il s'agit du voisin marocain, ne jure que par la coopération du voisin, allant même jusqu'à déclarer que le Maroc fait mieux que l'Union européenne en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Imbroda a même appelé Bruxelles, à venir en aide au Maroc à coups de moyens financiers, pour le soutenir dans cette lutte.