Le succès du port de Mélilia commence à virer au cauchemar aux yeux des autorités de l'enclave. La satisfaction des responsables de l'enclave lors des premiers jours du démarrage de l'opération Transit 2012, a cédé la place à l'amertume. Et pour cause, des files interminables aux abords du poste-frontière Béni Ansar, inquiètent au plus haut niveau le gouvernement local. Les autorités de la ville pointent du doigt la lenteur de la machine administrative marocaine au niveau des frontières, devant un flux de plus en plus important de vacanciers. Les dessertes en provenance d'Almeria et de Malaga ont augmenté considérablement le trafic de passagers et de véhicules dans le port de Mélilia. Cela est attribué principalement à la suspension des dessertes assurées auparavant par l'armateur marocain Comarit à destination de Nador et de Tanger-Med. Cela d'autant plus que cette saison, un nouveau port est entré en jeu, celui de Motril à Grenade, ce qui a encombré davantage le transit. Contactés par nos soins, des MRE ayant fait l'expérience de la traversée via Mélilia, nous confirment la lenteur des démarches. «Les douaniers disposent d'un seul ordinateur pour la vérification des données et donc se relayent pour procéder au contrôle des passeports», se plaint ce ressortissant Marocain résidant en France. Ce scénario risque de se répéter dans la phase retour de l'opération, car bon nombre de vacanciers optent pour un billet aller-retour à l'heure de l'achat, pour profiter de la ristourne et seront dans l'obligation de transiter, à contrecœur, via le port de Mélilia. De leur côté, les autorités de la ville disent qu'elles ont honoré leurs engagements en ce qui concerne la partie relative au passage des vacanciers et que le Maroc doit mettre les bouchées doubles pour éviter ces situations peu commodes, autant pour les voyageurs que pour les autorités. D'ailleurs, des députés du Parlement local de la ville ont fait état d'un temps d'attente à la frontière de 7 heures les jours de pointe. À cet effet, ils ont appelé leur administration, lors d'une séance plénière consacrée à ce thème, à proposer au royaume l'aménagement d'une voie aux abords des dépendances de la douane marocaine, pour assouplir les démarches administratives et éviter de longues heures d'attente sous un soleil de plomb. Une initiative reprise par le président du gouvernement de Mélilia, lequel a appelé le Maroc à mettre en place les moyens nécessaires pour palier à ce désagrément et faciliter le passage des vacanciers dans des conditions plus optimales, souligant que «les actions menées par Mélilia, restent vaines si de l'autre côté de la frontière les conditions d'accueil restent déplorables», a insisté le président du gouvernement de Mélilia, Juan José Imbroda. Rappelons que le Maroc et l'Espagne se sont mis d'accord pour inscrire ce point dans l'agenda de la réunion de haut niveau, prévue le 12 septembre à Rabat, où il sera probablement question de l'ouverture d'un nouveau poste-frontière.