L'Espagne ne sait plus où donner de la tête à cause de cette nouvelle vague d'immigrés qui aborde les îlots au large des côtes marocaines et à proximité de l'enclave de Mélilia. Dans la nuit de samedi à dimanche, soixante huit candidats à l'immigration clandestine, dont des mineurs, sont arrivés à la nage, à un îlot sous souveraineté espagnole situé à 30 mètres du littoral marocain. Les autorités espagnoles voyaient cela venir. Après le premier coup réussi le mercredi dernier où un groupe de dix neuf personnes, dont des femmes enceintes et des mineurs, ont abordé ce même îlot, les autorités de Mélilia, à travers des déclarations du délégué du gouvernement, Abdelmalik El Barkani, ont mis en garde contre cette nouvelle forme d'accès à l'Europe. El Barkani a appelé les partenaires de l'Espagne, à savoir le Maroc et l'Union européenne à redoubler de vigilance pour en finir avec cette nouvelle pratique, tant qu'elle en est encore à ses débuts. En l'espace de quelques jours, les tentatives se sont multipliées et les autorités espagnoles sont confrontées à un dilemme sans précédent : venir au secours de ces candidats à l'immigration et ouvrir une nouvelle brèche dans ce dossier si délicat, puisque cette attitude encouragera des hordes d'immigrés à se jeter à l'eau ou au contraire, courir le risque de les laisser à l'abandon et voir ternir son image au cas où un malheur arriverait à ces immigrés. En attendant de statuer sur leur sort, les forces espagnoles ont acheminé par voie aérienne les femmes enceintes et les mineurs à Mélilia. Au même moment, Madrid a fait appel à la collaboration de son voisin du sud pour placer sous haute surveillance cette nouvelle voie d'accès au vieux continent. Selon la presse espagnole, l'Espagne serait en train de négocier avec les autorités du royaume les meilleurs moyens pour affronter ce problème. Les deux partenaires seraient en train d'accélérer la démarche pour mettre en place des patrouilles mixtes pour dissuader les mafias de l'immigration clandestine. Cette question sera présente avec acuité lors de la réunion de haut niveau entre le Maroc et l'Espagne, reportée au 3 octobre. L'aspect sécuritaire s'accaparera, à coup sûr, une partie des thèmes qui seront abordés entre les deux partenaires. Bien avant ces incidents, le président du gouvernement local de Mélilia avait exhorté le pouvoir central à inscrire ces points à l'ordre du jour de la rencontre. L'Espagne possède six îlots sous sa souveraineté à proximité du Maroc et une presque'île, tous placés sous la tutelle administrative du ministère de la Défense. À cela s'ajoute un archipel situé à mi-chemin entre le Maroc et les côtes d'Alméria.