Une opération conjointe des forces marocaines et espagnoles s'est déroulée dans la nuit de lundi à mardi. Objectif : déloger des dizaines de migrants installés sur un îlot espagnol désert et les renvoyer au Maroc. L'opération menée «conjointement» par l'Espagne et le Maroc n'a connu « aucun incident », selon un porte-parole de la garde civile espagnole. L'îlot inhabité accessible à la nage accueillait 83 migrants d'origine subsaharienne. Ces migrants étaient arrivés sur cet îlot dénommé «Isla de Tierra»conduits par des L'îlot espagnol où les subsahariens se réfugiaient. trafiquants. Une coordination sans précédent L'arrivée de ce groupe d'immigrés clandestins sur l'îlot espagnol était une source de préoccupation pour les gouvernements de Rabat et de Madrid. Un officiel espagnol a affirmé que les deux pays ont réglé, de manière très rapide, cette situation et espèrent éviter que d'autres migrants arrivent sur les rochers espagnols. L'opération a débuté vers deux heures du matin, près de la plage marocaine Sfiha, non loin d'Ajdir, un navire de l'armée espagnole a accosté sur l'îlot alors que les éléments de la gendarmerie royale marocaine se sont positionnés sur la plage. Les forces espagnol ont embarqué des dizaines de Subsahariens et les ont livrés aux gendarmes marocains mettant ainsi fin à leur rêve de rejoindre l'Europe. Au moins 8 bus ont été mobilisés pour transférer les immigrés. En outre, des journalistes espagnols ont remarqué la présence de plusieurs ambulances et des unités de la police, de la gendarmerie et de l'armée marocaines. Marocains et Espagnols ont donc procédé à l'opération en profitant du silence et de l'obscurité nocturnes. La majorité des Subsahariens seront conduits à la frontière maroco-algérienne pour être expulsés alors qu'un groupe de femmes et d'enfants malades ont été transférés à Melilia pour recevoir les soins nécessaires. Les ONG s'insurgent contre cette opération L'expulsion des 83 immigrés a déclenché une cascade de réactions. Plusieurs associations ont condamné les actions du gouvernement de Mariano Rajoy : tout d'abord parce que les immigrants n'ont pas bénéficié d'une aide humanitaire et, deuxièmement parce que la Loi sur l'immigration n'a pas été respectée. Côté marocain, à l'heure où nous mettons sous presse, le gouvernement n'a pas commenté cette opération.