Une cinquantaine d'immigrants clandestins sont parvenus mardi à passer dans le préside marocain occupé de Melilla, à la pointe nord de l'Afrique, lors d'un nouvel assaut massif, ont annoncé mardi les autorités locales espagnoles. L'assaut a eu lieu à mardi 02H45 locales (00H45 GMT), a précisé la préfecture de Melilla, dans un communiqué. Un migrant âgé d'une vingtaine d'années s'est blessé en tombant de la clôture haute de six mètres. "Le pronostic est bon, même s'il doit être hospitalisé pour un écrasement des vertèbres lombaires", selon la délégation. Les autres migrants qui ont franchi la barrière seront logés au centre d'accueil temporaire des immigrants (Ceti), qui abrite près de 850 personnes, quasiment le double de sa capacité (480 personnes), a expliqué un porte-parole de la préfecture. Le Ceti a d'ailleurs dû installer des tentes de l'armée pour abriter le nombre croissant de migrants, principalement subsahariens, qui tentent d'entrer de manière irrégulière à Mellilia. Melilla constitue, avec Ceuta, l'autre préside marocain occupé par l'Espagne également sur la côte marocaine, les deux uniques point d'accès terrestres de l'Afrique vers l'Union européenn. Les tentatives de passage de migrants se sont multipliées ces derniers mois, émaillés de heurts avec la police. Le 11 mars, 25 personnes avaient été blessées à Melillia, dont un Camerounais de 30 ans, décédé des suites de ses blessures. Le préfet de Melillia, Abdelmalik El Barkani, avait souligné en mai la difficulté pour les autorités espagnoles de répondre à la forte pression migratoire aux portes des enclaves, le flux de l'immigration clandestine en provenance d'Afrique s'étant déplacé depuis la fin des années 2000, après avoir utilisé la voie maritime vers l'archipel des Canaries, à l'ouest du Maroc. "Différentes circonstances ces derniers mois et ces dernières années, comme la situation au Sahel et dans les pays arabes, de même que la lutte contre l'immigration à travers l'Atlantique vers l'Espagne, ont modifié les flux", avait-il expliqué. Fin 2012, des associations de défense des droits de l'homme ont affirmé que 20.000 à 25.000 immigrants clandestins originaires d'Afrique sud-saharienne se trouvaient sur le sol marocain.