La commission de Défense au sénat espagnol a rejeté, hier, une proposition de Vox, réclamant d'intégrer Ceuta et Melilla sous la protection de l'OTAN, déplore la formation d'extrême droite sur son site d'actualité. Le parti de Santiago Abascal a justifié sa requête par pointer la politique du gouvernement Sanchez face au réarmement du Maroc. L'opération du vote a permis de révéler la convergence de vues, au moins sur les questions régaliennes, entre le Parti Populaire, qui vit une profonde crise interne, et Vox. Tout en votant la proposition, les sénateurs du PP ont précisé qu'ils «ne partagent pas la perspective apocalyptique» de Vox sur Ceuta et Melilla, soulignant que l'Espagne peut déjà compter sur l'OTAN pour garantir la sécurité des deux villes, rapporte Europa Press. Le chef du PP, Pablo Casado avait déjà porté la même revendication à l'occasion d'une visite à Melilla, effectuée en juillet dernier. «Il faut les placer sous l'égide de l'OTAN afin que l'Espagne et ses alliés puissent défendre les deux villes», avait-il expliqué. En revanche, c'est du côté de la gauche plurielle que le rejet était catégorique à l'initiative des fidèles de Santiago Abascal. La représentante du groupe de la Gauche confédérale a critiqué le langage «belliciste» et les manœuvres de Vox de «nuire à la coexistence dans la diversité» qui caractérise, selon ses dires, Ceuta et Melilla. Même son de cloche auprès du PSOE. Le parti de Pedro Sanchez a affirmé que les deux présides sont «absolument protégés» face à une hypothétique situation de risque. Et d'ajouter que dans le contexte actuel du conflit en Ukraine, «l'OTAN est impliquée dans des choses plus importantes». «Durant les derniers mois, l'Alliance atlantique a identifié avec clarté les risques auxquels nous faisons face et les a recueillis dans un document «OTAN 2020-2030», avait déclaré l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, en réponse à une question de Vox portant sur le même sujet. «Nous comptons élaborer un concept stratégique dont nous espérons l'adoption par l'OTAN lors de son prochain sommet qui se tiendra en Espagne» en juin 2022, avait-elle ajouté. Au lendemain des entretiens, du 18 janvier à Washington, entre José Manuel Albares et Antony Blinken, la presse ibérique avait attribué le soutien de l'Espagne aux Etats-Unis sur le dossier ukrainien par la volonté de Madrid d'étendre le parapluie de l'OTAN à Ceuta et Melilla pour faire face à la menace du Maroc.