La Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) a alerté le ministre de l'Equipement et de l'eau, Nizar Baraka, sur la situation du secteur dans une lettre consultée par Yabiladi. Dans le cadre de la relation de parrainage et de tutelle du ministère sur la fédération, cette dernière regrette d'informer le ministre que «la conjoncture actuelle laisse présager une extinction massive des entreprises du secteur du BTP», soulignant que «les plus anciennes étant déjà éteintes ou en redressement judiciaire». La FNBTP, qui rappelle que le secteur est déjà «percuté de plein fouet par la crise sanitaire et la cessation de l'activité» qui en découle, assure que les professionnels sont «en train de subir les foudres d'augmentations fulgurantes des prix de la matière première, du transport, des pièces de rechange et du carburant». Pour les professionnels, «les résultats de la révision des prix sont très différents de la réalité», les formules en vigueur n'étant pas «représentatives de la structure des coûts de l'ouvrage à construire» et «partiellement ou totalement inadaptées». «Pire encore, certains marchés et notamment concernant l'ONEE ne comporte même pas de formule de révision des prix, car fermes et non révisables», ajoute la fédération. En conséquence, la FNBTP propose une série de mesures «en vue d'alléger le fardeau sur les entreprises et atténuer l'ampleur des retombées». En ce sens, il est proposé que le ministère de l'Industrie mette en place un mécanisme de contrôle visant à «atténuer et à maitriser la volatilité des prix et à assurer des stocks suffisants». Il est aussi soumis «l'adaptation des formules de révision des prix et des indexes de révision de façon à absorber, dans l'urgence, les augmentations des prix de toutes sortes de matières premières faisant partie des ouvrages des marchés, ainsi que des pièces de rechange et suppléments exceptionnels sur les tarifs des transports nationaux et internationaux». La fédération souhaite également la reconsidération des délais contractuels des projets en prenant compte des retards de livraisons constatés, de solliciter les bailleurs de fonds et financeurs des projets en vue d'assouplir et d'accélérer les procédures de paiement des prestations exécutées. Enfin, la fédération suggère de considérer le cas des entreprises en difficulté de poursuivre l'exécution de leurs projets suite à la conjoncture «comme un cas de force majeure après étude de leurs dossiers étayés par les arguments nécessaires, et ce, dans l'objectif d'éviter de les conduire à mettre la clé sous la porte».