Dans le cadre de la déclinaison du contrat-programme du BTP signé le 24 septembre 2018, après plusieurs années d'attente, le ministère de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau travaille sur un axe prioritaire celui de la généralisation du référentiel des prix. Actuellement en phase de test, le ministère espère la généralisation dudit référentiel à l'échelle nationale par toutes les directions concernées par les marchés du BTP au courant de 2019. Le but étant de mettre de l'ordre dans un secteur stratégique pour l'économie nationale. C'est l'un des points de discorde entre le donneur d'ordre qui est le ministère du Transport, de l'Equipement, de la Logistique et de l'Eau et les opérateurs du BTP. A travers ce référentiel, le ministre cherche à mettre de l'ordre mais surtout à veiller à la qualité des ouvrages dans un secteur capital qui est le plus grand donneur d'ordre (40 Mds de DH en 2019). « Ce référentiel vient d'une part répondre à une doléance des opérateurs et permettra, d'autre part, au ministère de garantir la qualité des infrastructures », avait déclaré récemment le ministre de tutelle, Abdelkader Amara, lors de la présentation du programme prévisionnel des marchés du BTP. Lire également : BTP : Pourquoi la mise en œuvre du contrat-programme traîne toujours ? Il s'agit de mieux maitriser le coût des projets tout en garantissant le respect des cahiers des charges notamment sur l'aspect de la qualité. Un secteur où le choix du prestataire se fait sur la base du moins-disant. Ce qui n'est pas sans conséquence sur les projets étant donné que pour garantir une marge correcte de gain, certains opérateurs vont soit grignoter sur les ressources humaines soit sur la qualité des matières premières. C'est une limite des marchés publics à laquelle le ministère compte y remédier par l'adoption du référentiel des prix. D'ailleurs, les opérateurs eux-mêmes ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur les prix qui ont atteint un niveau intenable. « L'un des freins majeurs du secteur est bien celui des prix. C'est un fléau dangereux aussi bien pour les projets eux-mêmes que pour les entreprises. Les maitres d'ouvrage l'ont d'ailleurs ressenti au niveau de l'exécution des projets », avait souligné Mouloudi Benhamane, président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP). La responsabilité de ce constat serait partagée entre les pouvoirs publics et les entreprises elles-mêmes notamment celles qui bradent les prix pour remporter des marchés. Reste à voir si les opérateurs et le ministère de tutelle réussiront-ils à se mettre d'accord sur ledit référentiel ?