Jeudi, les «hijabeuses», qui défendent le droit de faire du sport en portant le voile, ont trouvé un soutien en la personne de la ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, Elisabeth Moreno. Ce vendredi, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, est venue contredire sa collègue en assurant que «le gouvernement a toujours été favorable à l'interdiction des signes religieux lors des matchs», qu'importe si comme le disait Mme Moreno «la loi dit que ces jeunes filles peuvent porter le voile et jouer au foot». ? Le gouvernement a tjs été favorable à l'interdiction des signes religieux lors des matchs. Nous avons créé le Contrat d'engagement républicain. Nous sommes donc totalement opposés à l'action judiciaire engagée contre les statuts de la FFF. Pas de prosélytisme dans le sport ! — ?? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) February 11, 2022 Si les députés, en majorité du groupe LREM, sont défavorables à l'interdiction du port du voile dans le sport, objet de leur désaccord avec le Sénat sur la Loi sport, la ministre, qui était chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations entre 2017 et 2020, a assuré l'opposition du gouvernement au «prosélytisme dans le sport». Aussi, sans nommer les hijabeuses, elle a dénoncé l'action judiciaire engagée contre les statuts de la Fédération française de football qui interdit le port du voile en compétition. Selon la ministre, le Contrat d'engagement républicain des associations et fondations bénéficiant de subventions publiques règle le problème en interdisant le prosélytisme, notamment dans les clubs sportifs. Cependant, dans la lettre, le texte prévoit que les signataires s'engagent à ne pas «remettre en cause le caractère laïque de la République» et «ne pas se prévaloir de convictions politiques, philosophiques ou religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant ses relations avec les collectivités publiques». Faut-il en conclure que, pour la ministre, le port du voile et un prosélytisme ou qu'il remet en cause le caractère laïque de la République ? Ce qui est sûr, c'est que les hijabeuses ne revendiquent rien d'autre que le droit de faire du sport et de «disposer librement de leurs corps», mais le calendrier électoral semble rattraper leurs rêves et une fois de plus, la question du port du voile est instrumentalisée, qu'importe l'opinion des premières concernées.