La présidence de l'Université Abdelmalek Essaâdi à Tétouan, dont relèvent les établissements de l'enseignement supérieur à Tanger, a annoncé le lancement d'un numéro vert joignable par toute étudiante ou étudiant souhaitant signaler des faits de harcèlement sexuel dans le milieu universitaire. Une adresse mail est également mise à disposition pour recueillir les plaintes, «dans le respect de la discrétion des plaignants et des témoins». Rendue publique dès le 1er janvier, pourtant jour de congé administratif, l'initiative est lancée une semaine après les révélations sur des faits de harcèlement sexuel à l'Ecole roi Fahd de la traduction à Tanger. Si l'université n'est pas intervenue sur cette affaire, révélée en interne dès le 9 décembre 2021 et désormais objet d'une enquête judiciaire, sa démarche suggère que de nouvelles victimes dans d'autres établissements relevant de sa présidence pourraient éventuellement se manifester. Harcèlent sexuel à l'université : La justice saisie d'une plainte à Tanger La semaine dernière et après une série de révélations sur les pratiques d'un enseignant à l'Ecole nationale de commerce et de gestion – Oujda (ENCGO), l'Université Mohammed Ier de la ville a ouvert une ligne téléphonique et une adresse électronique le jour même. La présidence a aussi annoncé la constitution d'un comité d'écoute, d'accompagnement psychologique et juridique des victimes. À la suite du rapport d'une commission d'enquête du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, mobilisée à Oujda, le département a transmis un écrit à la présidence de l'Université Mohammed Ier, ordonnant de faire démissionner le directeur de l'ENCGO de ses fonctions, ainsi que la vice-directrice et le secrétaire général. Le professeur mis en cause s'est vu suspendu de ses fonctions pédagogiques et administratives en tant que chef de filière, le temps que se tienne un conseil disciplinaire en urgence. Pour leur part, des organisations féministes ont réagi en appelant à renforcer les mesures judiciaires à l'encontre de tout enseignant impliqué dans des faits similaires, considérant l'aspect d'abus d'autorité que revêt le harcèlement sur les étudiantes dans ces cas-là.