Deux semaines après l'annonce du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, du lancement de la procédure, la fermeture temporaire de la grande mosquée de Beauvais a été prononcée lundi par un arrêté de la préfète de l'Oise, Corinne Orzechowski. La fermeture de l'établissement religieux, prononcée pour une durée de six mois «qui peuvent évoluer selon ce que les dirigeants font ou ne font pas», est justifiée par des prêches «incitant à la haine», «à la violence» et «faisant l'apologie du djihad», rapporte le Parisien. Samim Bolaky, l'avocat de l'association Espoir et fraternité qui gère la mosquée a déjà annoncé avoir saisi le tribunal administratif d'Amiens pour contester la décision. Pour Me Bolaky, l'association a «toujours combattu le terrorisme, a toujours favorisé le vivre-ensemble. C'est une mosquée qui est respectable», soulignant que l'imam responsable des prêches visés par les autorités intervenait à titre bénévole et a depuis été suspendu. Pour le ministère, l'imam faisait «en réalité office d'imam attitré» et aurait défendu «une pratique rigoriste de l'islam», ce que la préfète de l'Oise, maintient dans des déclarations au Parisien. Selon elle, «depuis plusieurs mois, un imam de cette mosquée fait des prêches antirépublicains où il explique que les lois religieuses sont prioritaires par rapport aux lois de la République. Il y a aussi eu une apologie du djihad, ce qui peut être considéré comme un appel au terrorisme, et des propos discriminants envers les homosexuels et les femmes». Si l'avocat de l'association parle de propos sortis de leur contexte, à savoir «les guerres du passé» concernant le djihad, la préfète estime que «les propos sont clairs et répétés. Ce sont de véritables appels à la haine. Ces prises de position ont été relayées sur les réseaux et les responsables de la mosquée ne peuvent pas faire semblant de l'ignorer».