Le Conseil d'Etat a confirmé, mercredi 31 janvier, la fermeture administrative pour six mois, d'une des plus anciennes mosquées salafistes françaises, située à Marseille. L'arrêté pris par la préfecture des Bouches-du-Rhône, le 11 décembre 2017, est ainsi validé par cette décision, indique l'Agence France-Presse. Pour motiver sa décision, le Conseil d'Etat a repris les arguments du tribunal administratif, qui, saisi en référé, avait déjà confirmé, en décembre, la fermeture de la mosquée As-Sounna. Des arguments principalement étayés par des notes blanches des services de renseignement soutenant que des prêches incitant à la violence et à la haine «contraires aux principes républicains» se tenaient régulièrement dans cette mosquée. Certains prêches, dont quelques-uns ont été publiés sur un site Internet, «légitimaient le djihad, la mise à mort des personnes adultères, des apostats et des mécréants», d'après la plus haute juridiction administrative. Le Conseil d'Etat justifie également sa décision par le fait que «plusieurs fidèles ont rejoint la zone de combat irako-syrienne». Ce lieu de culte «diffusait des idées incitant à la haine et la discrimination (…) de nature à provoquer à la commission d'actes de terrorisme», est-il ainsi avancé dans l'arrêt. Enfin, l'influence de la mosquée était grande, estime la juridiction, et «l'islamisme radical» prôné «s'étendait à l'ensemble de la vie locale, en particulier sur les plus jeunes». De leur côté, les avocats de la mosquée et de son imam ont argué que les propos reprochés à M. Doudi étaient tirés du Coran, et qu'il ne fallait pas les interpréter «hors contexte». Ils ont également souligné que contrairement à ce qui lui était reproché, l'imam faisait beaucoup de «pédagogie» contre le djihad, «religieusement, scientifiquement avec des preuves tirées de la Sunna et de la tradition prophétique».