Cette semaine, l'Algérie a accordé un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie. Une décision qui n'a pas laissé insensible l'ancien président tunisien, Moncef Marzouki. Le chef de l'Etat tunisien, «Kaïs Saïed a désormais le soutien de l'Algérie, et c'est à mon avis un soutien qui s'inscrit dans le cadre du conflit maroco-algérien. J'espère que la Tunisie ne s'immiscera pas dans cette affaire», a-t-il expliqué dans une interview accordée à la chaîne Euronews. Ne partageant pas l'alignement de son pays sur les positions de l'Algérie sur la question du Sahara occidental, Marzouki a précisé que «sur ce dossier, le rôle de la Tunisie a toujours été la neutralité positive. Elle doit œuvrer à combler les fossés et réconcilier les deux frères, et non se ranger du côté d'une partie contre l'autre». Pour rappel, le gouvernement Saïed a préféré s'abstenir lors de l'opération du vote du 29 octobre au Conseil de sécurité de la résolution 2602, prorogeant d'une année supplémentaire le mandat de la MINURSO. Moncef Marzouki est d'ailleurs connu pour ses critiques à l'égard de la politique du pouvoir algérien dans la région, notamment dans son propre pays. «Peu de Tunisiens savent à quel point le régime algérien déchu (de Abdelaziz Bouteflika, ndlr) a contribué à la victoire de la contre-révolution en 2014» en Tunisie, avait-il écrit dans un article en mai 2019.