Le magazine panafricain s'interroge sur la traditionnelle « neutralité » de la Tunisie sur le dossier du Sahara rompue par l'abstention votée de la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l'ONU prolongeant le mandat de la MINURSO, le 29 octobre dernier. Pour rappel, sur 15 votants, 13 se sont positionnés en faveur de la résolution onusienne n°2602, seules la Tunisie, membre non permanent, et la Russie se sont abstenues. A cette étrange rupture de la traditionnelle neutralité tunisienne sur ce dossier, est venue s'ajouter le jour même la «déclaration de Walid Hajjem, conseiller du président Kaïs Saïed et porte-parole officieux du palais de Carthage à l'agence TAP, dans laquelle il affirme que la Tunisie accueille favorablement et avec satisfaction ladite résolution». Jeune Afrique questionne : «Comment peut-on se réjouir de l'adoption d'un texte que l'on s'est abstenu d'approuver ?». Il est de notoriété publique que les pressions du régime militaire algérien, ont fait leur œuvre sur la diplomatie tunisienne, celles-ci ayant commencé bien avant le jour du vote. Et ce, pour rejeter d'office la résolution onusienne dont la future teneur semblait aller être favorable au processus politique et à l'Initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine. Seulement la sortie officielle du conseiller de Kaïs Saïed traduit un rétropédalage patent. Jeune Afrique révèle de sources diplomatiques très bien renseignées, que « le président Kaïs Saïed n'était tout simplement pas au courant de la décision d'abstention prise par le ministère des Affaires étrangères que dirige Othman Jerandi, décision dont il aurait été informé a posteriori et à propos de laquelle une enquête interne aurait été diligentée ».