Grâce à son expérience au sein de l'organisation Relief International basée à Washington, le Marocain installé aux Etats-Unis Belkacem Nahi a fondé le Forum maroco-américain pour l'aide et le développement. Il travaille en son sein pour aider les personnes dans le besoin dans les régions reculées du Maroc. Belkacem Nahi est responsable d'une grande organisation humanitaire internationale à Washington. Cet immigré marocain, né en 1962 et doté de diplômes supérieurs en sciences de la solidarité et des associations à but non lucratif, a passé plus de trente ans dans le domaine de la collecte de fonds, en solidarité avec les peuples confrontés aux catastrophes naturelles et aux problèmes de développement. Son travail associatif l'a amené à visiter plusieurs des contrées les plus pauvres et à travers le monde. Nahi a étudié dans les écoles publiques marocaines. En 1986, il obtient sa licence à la Faculté des lettres et sciences humaines de Casablanca, puis il s'installe en France pour poursuivre ses études supérieures. Il rejoint l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHSS) de Paris, dite alors l'Ecole pratique des hautes études, pour son doctorat. Le chercheur se rend aux Etats-Unis pour la première fois en 1996. En tant que conseiller économique, il participe à la Conférence des huit pays industrialisés, qui s'est tenue à Denver (Colorado). Il tombe amoureux du pays de l'Oncle Sam et deux ans plus tard, en 1998, il décide de s'installer définitivement dans le pays, où il a choisi de vivre à Boston. Revenant sur les raisons de son départ en outre-Atlantique, a-t-il déclaré à Yabiladi que «les Etats-Unis est un pays qui vous donne l'opportunité de vous développer, contrairement à la France». Dans son nouveau pays de résidence, il travaille à l'Université de Harvard pendant environ 7 ans, en tant que professeur assistant. Il fonde aussi un projet de collecte de références islamiques en droit comparé, ce qui lui a coûté quatre ans de recherche. Fort de sa formation universitaire, il participe à plusieurs séminaires et entre en contact avec des intellectuels américains, ce qui lui ouvre des portes aux Etats-Unis d'Amérique. Le début du travail associatif Son travail à l'université de Harvard lui a permis de s'engager dans un travail associatif, cette université prestigieuse comprenant de nombreuses organisations. Il rejoint l'American Political Science Association, qui regroupe de nombreux spécialistes du monde politique au début du troisième millénaire. Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, il s'est engagé également dans l'action politique. Il s'intéresse principalement à tout ce qui touche à la communauté musulmane. En 2007, il décide de s'installer à Washington et est nommé responsable du bureau de l'International Relief Organization à Washington, spécialisée dans le développement durable dans tous les domaines, à travers 37 pays dans le monde. Il dirige également un bureau de conseil pour tout ce qui touche au travail de plaidoyer, ainsi qu'aux relations publiques. Resté étroitement lié à sa patrie, Belkacem Nahi a fondé en 2008 le Forum maroco-américain pour l'aide et le développement, qui est «également une ombrelle pour défendre les questions nationales, dont la question du Sahara, auprès du Congrès», tout en renforçant les capacités des jeunes et des femmes. «Au Maroc, nous avons coopéré avec plusieurs organisations et associations. Nous avons apporté une grande aide, notamment en équipant un certain nombre de centres de lits. Nous avons également distribué des fauteuils roulants, en plus d'apporter une aide financière, et de fournir un ensemble d'équipements nécessaires dans le domaine de la santé.» Belkacem Nahi Il a poursuivi : «Nous recevons des demandes des groupes ayant besoin d'aide. Nous étudions les dossiers et menons des enquêtes internes, pour vérifier un ensemble d'éléments, et après cela, nous nous mettons au travail.» En 2014, après les inondations qui ont touché certaines régions du Maroc, le Forum a fourni plusieurs aides humanitaires. Cette action fait prendre à l'universitaire et associatif position «sur la situation catastrophique dans les villages du sud». «Cette aide s'est concentrée sur la nourriture, les couvertures, les tentes, en plus des médicaments», mais le Forum a également érigé plusieurs puits dans des régions éloignées. Belkacem retient aussi des moments marquants de son action associative. «Un jour, nous sommes allés dans une école dans le sud du Maroc par un temps très froid, j'ai vu une petite fille presque gelée. Je lui ai demandé comment ça se passaient ses études, mais sa réponse m'a surpris. Elle m'a dit en amazigh : «Demande-moi d'abord si j'ai pris mon petit-déjeuner, avant de m'interroge sur les études». Ses mots m'ont beaucoup touché, de là est venue l'idée de fournir le petit-déjeuner aux écoliers tous les matins.» Belkacem Nahi Il a expliqué que pendant trois ans, il veille à fournir le petit-déjeuner aux élèves dans les zones reculées, en plus de la distribution de sacs et des vêtements, à Sidi Ifni, Guelmim, Souss-Massa, Azilal, Errachidia et Ouarzazate. Par ailleurs, le Forum un soutien matériel, tandis que «les organisations avec lesquelles il travaille au Maroc achètent et distribuent des fournitures». Un pont entre deux pays Fort de sa riche expérience de travail associatif aux Etats-Unis d'Amérique, Belkacem Nahi encadre les travailleurs des associations de la société civile au Maroc, afin de faire une transmission des expériences à ses compatriotes, en dehors de sa période de travail. A cet effet, ses vacances au Maroc se passent toujours en deux parties, à savoir «15 jours au profit des associations de la société civile et 15 jours avec la famille». Il a ajouté qu'au cours de la seule année 2018, il a «supervisé 360 associations, en termes de renforcement de leurs propres capacités, et les fondements de l'organisation et de la gestion associative, en plus de superviser la recherche de soutien et de financement». Belkacem Nahi a souligné qu'il fait ce travail «chaque année et dans la régularité». «J'ai fait des œuvres caritatives dans plusieurs pays, mais quand j'apporte de l'aide à mes compatriotes, cela me laisse un sentiment particulier à travers lequel je me sens appartenir à la patrie», conclut-il.