Des activistes des droits des femmes de 128 Etats, dont le Maroc et la Tunisie, ont finalisé la rédaction d'un «traité mondial pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles», après huit ans d'élaboration et de concertations. Le texte est désormais prêt à être examiné et ratifié par les Etats membres des Nations unies, a indiqué mardi un communiqué de Mobilising for rights associates (MRA) à Rabat, qui a pris part au projet. «Aujourd'hui, une semaine avant que les 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre ne soient lancés par l'ONU-Femmes, les activistes des droits des femmes venant de 128 pays, y compris le Maroc et la Tunisie, lance la diffusion du premier projet du traité mondial pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles, après huit ans de recherches intensives et consultation avec des experts. Le traité sera déposé auprès des Etats membres des Nations unies, lesquels sont incités à finaliser et à ratifier cette convention internationale importante», a souligné le document, parvenu à Yabiladi. Malgré la richesse de l'arsenal juridique international en matière de mécanismes de lutte contre les violences à l'égard des femmes et des filles, le groupe de travail sur ce traité a considéré que «le droit international actuel n'offre pas une protection suffisante». Par ailleurs, «les efforts déployés pour modifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes pour qu'elle soit interprétée en tenant compte de la violence n'ont pas été couronnés de succès», selon les rédacteurs. Ainsi, ce projet de traité devrait «clarifier les normes pour prévenir, protéger, éliminer et condamner la violence», «fournir un cadre de reporting spécifique basé sur des métriques», «mettre en place un organe de contrôle international ; exiger une formation et une responsabilisation des policiers, des juges et des professionnels de la santé ; augmenter les financements alloués aux services fournis aux survivantes tels que les centres d'accueil pour femmes», ou encore prioriser la sensibilisation sur la prévention de la violence. Marina Pisklakova-Parker, l'une des cofondatrices du Every Woman Treaty et lanceuse de la première ligne verte pour la violence conjugale en Russie dès 1993, a insisté sur l'importance d'un traité mondial «pour protéger les femmes et les filles contre la violence» de manière spécifique. «L'ONU-Femmes appelle ce phénomène 'la pandémie occultée' qui a été déclenchée depuis l'épidémie de Covid-19. 57% des femmes au Maroc et 48% en Tunisie déclarent avoir subi au moins une forme de violence basée sur le genre», a ajouté MRA.