Profitant de la faiblesse de la position marocaine sur l'affaire Christopher Ross, le Polisario contre-attaque sur un dossier qui tient à cœur à Ban Ki-moon : l'élargissement des prérogatives de la Minurso. Le Polisario vient de réitérer sa demande aux Nations-Unies d'élargir le mandat de la Minurso. Cette requête figure dans une lettre adressée, jeudi, par Mohamed Abdelaziz au secrétaire général de l'ONU. Dans sa missive, le chef du Front appelle le diplomate sud-coréen à «intervenir d'urgence» afin que la mission des Nations Unies au Sahara puissent «s'acquitter pleinement de son rôle» à savoir : «la surveillance des droits de l'Homme et en rapporter les faits et les violations, la liberté de mouvement et de communication avec les Sahraouis et la tenue dans les plus brefs délai du référendum au Sahara». Des demandes puisées dans le rapport que Ban Ki-moon présentait, sur la base des observations de Christopher Ross, en avril dernier aux membres du conseil de sécurité. Remplacer le drapeau marocain sur le siège de la Minurso Par ailleurs, cette correspondance intervient dans un contexte, plutôt, favorable au Polisario. Des informations circulent, en effet, avec insistance attribuant au nouveau chef de la Minurso, l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber son intention de remplacer le drapeau marocain qui flotte sur le siège de l'ONU à Laâyoune par celui des Nations-Unies. Dans son rapport sur le Sahara, Ban Ki-moon s'était plaint du nombre de drapeaux aux couleurs nationales qui entourent les locaux de la Minurso, le rendant, selon ses dires, difficile de le séparer d'une administration marocaine et du coup moins identifiable pour les Sahraouis. Une mesure qui pourrait être accompagnée par le changement des plaques d'immatriculation marocaines sur les véhicules de la Minurso par celles de l'ONU. Ce dernier point figurait également dans le document du diplomate sud-coréen. L'annonce de ces initiatives et l'envoi de la lettre du Polisario à Moon mettent davantage de la pression sur le royaume qui peine à rallier les acteurs majeurs, dont notamment les Etats-Unis, sur le dossier du Sahara à sa demande de remplacer l'envoyé personnel du SG de l'ONU, Christopher Ross par un autre médiateur.