Le lobby algérien au Sénat des Etats-Unis continue de se mobiliser contre la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l'administration Trump. Dans le cadre de la négociation du budget 2022, il s'oppose au financement de la construction d'un consulat américain à Dakhla. Le 30 septembre dernier, et après les feux verts de la Chambre des représentants et du Sénat, le président Joe Biden a signé une loi de finances qui prolonge le budget actuel jusqu'au 3 décembre. Une mesure destinée à éviter la paralysie des services de l'Etat fédéral, appelée aux Etats-Unis le «Shutdown». Depuis, les négociations entre Démocrates et Républicains sont intenses pour l'adoption du budget 2022. Le Maroc est un sujet qui anime le débat au Sénat. Le sénateur Démocrate Chris Coons, membre de la Commission des Crédits, a en effet déposé une proposition interdisant au Département d'Etat de puiser dans ses ressources financières pour la construction d'une représentation diplomatique des Etats-Unis à Dakhla. «Les fonds accordés doivent être mis à disposition de l'assistance du Sahara occidental, y compris pour soutenir les efforts diplomatiques afin de faciliter un règlement politique du conflit au Sahara occidental», indique Coons. Et de mettre en garde contre l'usage des «fonds à la construction ou l'exploitation d'un consulat des Etats-Unis» dans la province. Sur les traces de James Inhofe Dans un autre document consulté par Yabiladi, la Commission exhorte le secrétaire d'Etat, Antony Blinken, «à promouvoir la mise en place d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme sous la tutelle de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO)». Ladite Commission, présidée par le sénateur démocrate Patrick Leahyn, un pro-Polisario et proche d'Inhofe, «recommande qu'au moins 5. 000.000 dollars, au titre du budget 2022, soient consacrés à l'assistance au Sahara occidental». L'agence USAID est par ailleurs invitée à «consulter la Commission des Crédits sur l'utilisation de ces fonds». La proposition de Chris Coons s'inscrit dans le cadre de la campagne menée contre la reconnaissance par l'administration Trump de la marocanité du Sahara occidental. Pour rappel, le sénateur James Inhofe, qui préside la Commission de Défense et chef de file des élus anti-Maroc, avait réussi en février dernier à convaincre 26 sénateurs, à signer une lettre adressée à Joe Biden, réclamant l'annulation du décret du 10 décembre 2020 de son prédécesseur à la Maison blanche. Inhofe est revenu la semaine dernière à la charge avec une autre missive, avec seulement 9 signataires, destinée cette fois à Antony Blinken, et exigeant son appui pour défendre «le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, plaider pour la libération des prisonniers politiques et protéger la liberté d'expression pour chaque Marocain et Sahraoui». Au Sénat, les démocrates et les républicains sont à égalité : 50 parlementaires pour chaque parti. Néanmoins, les démocrates bénéficient du vote de la vice-présidente, Kamala Harris, en sa qualité de présidente de la Chambre haute. Le Sénat et la Chambre des représentants amendent et adoptent le budget proposé par la Maison blanche. Le président a le droit d'utiliser son véto pour rejeter les amendements approuvés. Un véto qui est annulé par le vote des deux-tiers des membres des deux Chambres.