L'Association marocaine pour la protection des fonds publics (AMPBP) a lancé un groupe de communication, à travers une adresse électronique et un numéro de téléphone portable, afin de réunir les éléments nécessaires concernant des mis en cause dans des faits de corruption, de malversation et de dilapidation des deniers publics. Cette initiative est lancée en parallèle avec un travail similaire que mène l'ONG avec ses membres, dans une démarche visant à faire participer tout citoyen en détention d'informations utiles. «Dans le cadre de son action de refus du retour de mis en cause à la gestion publique à la lumière des résultats des élections du 8 septembre, sur la base de rapports et de poursuites judiciaires existantes, l'ONG s'adresse aux citoyennes et aux citoyens pour une participation consciente à la lutte contre la corruption et la dilapidation, de manière à centraliser les informations nécessaires aux futures démarches à prendre», a écrit l'AMPBP dans son appel parvenu à Yabiladi. Les personnes souhaitant soumettre des informations ont été appelés à remplir un tableau, indiquant le nom du ou des mis en cause, sa ville, sa circonscription électorale, la partie auteure du rapport ou la décision de justice corroborant son implication dans des faits de corruption ou de défauts de gestion, puis les envoyer à l'adresse ampbp[email protected] ou au +212640858216 sur WhatsApp. L'association a en effet mis l'accent sur le volet de gestion publique locale, considérant que «certains programmes et politiques publiques axés sur le développement pour lesquels d'énormes fonds publics ont été alloués ont eu un faible impact, en raison de la prévalence de la corruption, des malversations, de la faiblesse de l'Etat de droit et de l'incapacité à activer le caractère obligatoire du principe de la reddition des comptes». «La mise en œuvre de programmes orientés vers le développement ne peut être confiée qu'à des institutions qui adhèrent aux règles de gouvernance, de transparence et d'égalité, dirigées par des responsables compétents, intègres et crédibles, car soumis dans leurs fonctions à la règle de droit», a insisté l'organisation.