L'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) a exigé, mercredi, l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les révélations du rapport provisoire de l'Inspection générale du ministère des Finances (IGF) sur les transactions au sein du ministère de la Justice. Dans une lettre adressée à la présidence du parquet et partagée sur Facebook par le président de l'AMPBP Mohamed El Ghalloussi, l'ONG pointe du doigt les soupçons de dysfonctionnement et de gaspillage des fonds publics. Rappelant les grandes lignes dudit rapport, l'association considère que les faits décrits «constituent, en termes de description criminelle, deux infractions de dilapidation et de détournement de fonds publics». «Il est clair que ces actes n'auraient pas eu lieu s'il n'y avait pas eu la complicité de plusieurs intervenants», dénonce-t-elle, en appelant à l'ouverture d'un examen préliminaire. L'AMPBP demande aussi à ce que les responsables du service des achats, des appels d'offres et des équipements du ministère de la Justice soient entendus, tout comme ceux de l'Institut supérieur de la magistrature (ISM) et les responsables des entreprises ayant réalisé lesdits travaux. «La responsabilité nécessite de la lier à la reddition des comptes. Un principe constitutionnel qui ne doit pas être transformé en un simple slogan qui se répète dans les événements et les salons», plaide l'ONG en faisant appel à la «responsabilité constitutionnelle, juridique et morale» du parquet pour engager des procédures. Dans un rapport ayant fuité dans la presse et sur les réseaux sociaux, l'Inspection générale des Finances a épinglé le département de la Justice pour «absence de critère de références pour l'estimation du coût financier de certains matériels». Le rapport provisoire fait état d'achats à des prix démesurés de certaines fournitures, dont une table pour une salle de réunion à 758 280 dirhams, de réfrigérateurs et de télévisions ainsi que l'acquisition de deux oliviers à un prix unitaire de 36 000 dirhams.