Bousculé par Vox sur les questions dites de «souveraineté», le Parti Populaire tente de reprendre la main. La défense de «l'espagnolité» de Ceuta et Melilla, au même titre que la Catalogne, est l'une des principales cartes pour faire face à l'offensive de l'extrême droite sur cette question. C'est dans cette optique que plusieurs députés du PP se sont offusqués d'un sondage réalisé par le Centre d'investigations sociologiques (CIS), un organisme public qui relève du ministère de la Présidence du gouvernement. Les personnes ayant fait l'objet de l'enquête d'opinion étaient invités à répondre aux questions suivantes : «Ceuta et Melilla sont-elles espagnoles ou marocaines ?» et «Feront-elles partie du Maroc d'ici 2050 ?». A la première question, 75,4% ont répondu que les deux villes appartiennent à l'Espagne contre 15,1% pour le Maroc alors que 8,1% n'ont pas souhaité s'exprimer. Quant à la deuxième interrogation, 53,6% ont affirmé que Ceuta et Melilla resteront espagnoles à l'horizon 2050, contre 20,3% qui ont affirmé leur récupération par Rabat alors que 25,9% se sont abstenus. Les députés du PP ont estimé que l'action du CIS est «condamnable» et mérite des «explications» de la part du gouvernement Sanchez. A cet effet, ils ont adressé des questions écrites à l'exécutif. Cette politique arcboutée sur la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla s'est manifestée dernièrement par la demande signée par son secrétaire général Pablo Casado, sollicitant l'inclusion les deux enclaves sous la protection de l'OTAN. Depuis l'adhésion de l'Espagne à l'OTAN, en 1982, le PP a gouverné le pays à deux reprises, durant les années Aznar (1996-2004) et Rajoy (2011-2018), mais sans jamais solliciter publiquement une telle requête auprès des Etats-Unis.