Sur les relations avec Maroc, le Parti populaire espagnol a visiblement changé de fusil d'épaule. La formation de droite a jeté aux oubliettes ses appels faites en plein crise de l'accueil de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño au gouvernement de coalition de gauche d'entretenir de bons rapports avec Rabat, pour le mettre en garde d'accorder d'éventuelles concessions au Maroc en échange de tourner la page des tensions. Le chef du PP Pablo Casado a ainsi rappelé, lundi depuis la ville de Murcie, à Pedro Sanchez «les lignes rouges» à ne pas franchir dans les négociations avec le royaume. Le leader de la droite réplique à la volonté exprimée par le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, de «négocier sans limites» avec les représentants de Rabat. «Ceuta et Melilla sont espagnoles et c'est quelque chose dont la souveraineté ne se négocie pas. Sur la question du Sahara occidental, il faut se conformer à la résolution des Nations unies, et demander la récupération du rôle de l'ONU», a exigé Casado. La mise en garde du chef du Parti populaire fait écho à des articles publiés, le même jour, par des médias de droite, alertant que Ceuta et Melilla, la position de l'Espagne sur le Sahara et la délimitation des frontières maritimes sont inscrites au menu des négociations avec le Maroc. Durant les premiers jours de la crise, Pablo Casado et son parti avaient joué la carte de la détérioration des relations avec le royaume pour affaiblir l'exécutif que dirige Perdo Sanchez. Le Maroc a également tiré profit de ce jeu, en courtisant le chef du PP lors de rencontres virtuelles avec le président du RNI, Aziz Akhannouch, et le secrétaire général de l'Istiqlal, Nizar Baraka.