Le chef du Parti populaire espagnol, Pablo Casado Blanco, continue de faire pression sur le gouvernement de coalition de gauche dirigé par Pedro Sánchez, dans le contexte de la crise diplomatique en cours avec le Maroc. Ce jeudi, le chef de la formation de droite s'est rendu à Ceuta, deux semaines après la crise frontalière dans la ville. Lors de sa visite, il a rencontré le président de l'enclave, Juan Jesús Vivas, également du PP, pour lui apporter son soutien. Il a déclaré également que sa venue visait à «tranquilliser les habitants de Ceuta». Dans un discours public tenu à l'occasion de cette visite, Pablo Casado a voulu mettre la pression sur Pedro Sánchez et tout en engrangeant les bénéfices politiques de la crise pour son parti. Ainsi, il a réitéré la souveraineté de Madrid sur ce qu'il a qualifié de «merveilleuse ville espagnole, l'unique cité européenne sur le continent africain et l'unique frontière terrestre de l'Europe et de l'Espagne dans ce continent». Sous les applaudissements de l'assistance, il a ajouté que «Ceuta est une ville espagnole depuis 600 ans. Qui lui porte atteinte, porte atteinte à l'Espagne et qui la défend, défend l'Espagne». «Nous demandons un plan stratégique pour Ceuta et Melilla, un plan d'Etat, un renforcement de la police nationale et de la Garde civile pour renforcer la coexistence et la sécurité citoyenne et un renforcement de l'armée aux frontières.» Pablo Casado Dans ses déclarations, Pablo Casado a par ailleurs soutenu qu'«il existe encore 4 000 personnes à Ceuta, qui sont entrées irrégulièrement par la frontière de Tarajal et qui ne sont pas encore retournées au Maroc». «Ce que nous demandons, c'est le retour de ces 4 000 personnes au Maroc dès que possible, en coopération avec le pays voisin», a-t-il plaidé, appelant le gouvernement espagnol à traiter la question migratoire à Ceuta «comme un problème européen». Lors de sa visite, le chef du plus grand parti d'opposition au gouvernement Sánchez s'est rendu au siège de sa formation basé à Ceuta, pour tenir des réunions avec des hommes d'affaires touchés par la crise, selon des sources médiatiques espagnoles. Hier, le Parti populaire a exigé que la ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya démissionne «immédiatement», en raison de sa gestion «catastrophique» de la crise avec le Maroc, ainsi que pour son «ambiguïté» concernant l'arrivée et le départ d'Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali.