La diplomatie espagnole a convoqué l'ambassadeur de Rabat à Madrid en raison des déclarations d'El Otmani accordées à une chaîne égyptienne sur le statut de Ceuta et Melilia. La numéro deux du ministère des Affaires étrangères, la secrétaire d'État Cristina Gallach, a convoqué, lundi 21 décembre en urgence, l'ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, pour afin de réclamer «le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale» de l'Espagne et des éclaircissements sur la déclarations du chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, sur la marocanité de Ceuta et Melilia. Dans un entretien à la chaîne égyptienne Acharcq, recueilli par la presse marocaine, le chef du gouvernement a affirmé que la priorité du pays actuellement est de résoudre le différend au Sahara, dont la souveraineté marocaine a été reconnu par le président américain Donald Trump, alors que «le statu quo de Ceuta et Melilla a duré cinq ou six siècles». Cependant, il a précisé: «Le jour viendra où nous allons rouvrir la question de Ceuta et Melilla, des territoires marocains comme le Sahara». Des sources diplomatiques ont souligné au journal El País que l'affirmation du statut de de Ceuta et Melilla n'a pas été soulevée «spontanément» par El Otmani, mais qu'il s'est limité «à répondre à la question de l'intervieweur». Malgré cela, les Affaires étrangères espagnoles ont convoqué l'ambassadeur du Maroc à Madrid pour protester. Dès que les déclarations d'Otmani ont été diffusées, le chef du Parti populaire, Pablo Casado, a mis en cause la «division interne» du gouvernement de coalition comptant le Parti socialiste ouvrier espagnol PSOE et Podemos dont le secrétaire général est Pablo Iglesias, et la «faiblesse internationale» de l'Espagne ayant conduit à la revendication marocaine de Ceuta et Melilla par le chef de l'exécutif marocain. Via Twitter, Casado a appelé Pedro Sánchez pour qu'il réponde immédiatement à son homologue marocain. Il se trouve qu'Otmani allait accueillir Pedro Sánchez lors de la réunion de haut niveau (RAN) que l'Espagne et le Maroc prévoyaient de tenir à Rabat le 17 décembre et qui a finalement été reportée, en théorie jusqu'en février, en raison des restrictions imposées par la pandémie.