Les patrons de Sebta veulent participer aux négociations menées au sujet de la fermeture de la douane commerciale de Melilia. Ils en ont fait la demande auprès des autorités marocaines et espagnoles. La représentation régionale du patronat espagnol à Melilia a sollicité, formellement, son implication dans les négociations portant sur la fermeture de la douane marocaine à la frontière de Mélilia. Durant une réunion de travail, la confédération des entrepreneurs de Melilia a appelé les parties concernées à être invitée à la table des négociations qui réunit la partie marocaine et son homologue espagnole autour du dossier de la douane, fermée sur décision des autorités marocaines. Dans un communiqué, l'organisation patronale a exigé plus de transparence quant à la gestion de cette affaire. En attendant, les opérateurs économiques de Melilia revendiquent davantage de communication sur l'état d'avancement des pourparlers où il est question de mettre au point une solution équitable au sujet de cette douane commerciale. De fait, cette question se trouve au centre du débat électoral qui bat son plein en ce moment. En visite à Melilia mercredi, le jeune chef du parti populaire, Pablo Casado, est revenu à la charge pour critiquer ce qu'il qualifie d'opacité entourant la gestion de ce dossier de la part des autorités espagnoles. Durant ce nouveau déplacement au préside, Casado a appelé à la réouverture de la dépendance douanière, active depuis 60 ans avant sa fermeture le 1er août 2018. À cet effet, celui-ci a critiqué la passivité du gouvernement espagnol face à ce problème vu que le commerce entre Mélilia et le Maroc est «essentiel pour l'économie locale et stratégique pour les deux pays amis et alliés», a-t-il affirmé après une visite au poste frontière de Beni Ansar. Selon Pablo Casado, le problème de la douane démontre que Melilia n'est pas une préoccupation pour le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et s'est lamenté du peu d'informations transmises à l'Exécutif local, dirigé par le PP concernant la gestion de ce dossier. Pour le leader de droite, la réouverture de la douane et les travaux d'agrandissement du port sont deux dossiers vitaux pour l'économie du préside. Durant cette visite, le leader du PP a fait des promesses électorales alléchantes à la population, principalement sur le plan économique tout en réitérant «l'attachement» de l'Espagne aux deux enclaves. À ce sujet, le président de la formation de droite a promis la création de nouvelles zones industrielles portuaires ainsi que la mise en place d'un attrayant régime fiscal aux enclaves pour pouvoir concurrencer «les grands ports de la Méditerranée», référence faite au prochain port de Nador West Med. Le réaménagement du terminal de Melilia afin qu'il redouble son trafic revêt une grande importance pour le PP, selon Casado, vu qu'il s'agit d'un «port fondamental pour l'Espagne », a-t-il soutenu. Plusieurs ministres de l'équipe gouvernementale de Sanchez ont rassuré les patrons du préside sur les démarches menées par le gouvernement central afin d'adopter une démarche concertée permettant la reprise de l'activité de ce poste douanier. Or les entrepreneurs de Melilia piaffent d'impatience et attendent la réouverture de ce poste sur du charbon ardent à cause des pertes financières enregistrées suite à cette fermeture. Une première réunion de travail entre Rabat et Madrid aurait été organisée le 15 décembre dans la capitale madrilène, selon des indiscrétions. Toutefois, rien n'a filtré sur le contenu de cette rencontre entre le département marocain et espagnol en charge des impôts directs et indirects.