Le ministre de la diplomatie espagnole Josep Borrell s'est montré confiant devant les élus de son pays au sujet de la conclusion d'un accord maroco-espagnol permettant la sauvegarde des intérêts de Mélilia après la fermeture de la douane. Les craintes des opérateurs économiques de Mélilia se confirment. La réunion maintenue jeudi à Rabat entre Nabyl Lakhdar, DG de l'Administration des douanes et impôts indirects et son homologue espagnole Maria Pilar Jurado n'a apporté aucune solution. Il s'agit de la première rencontre après la décision du Maroc de fermer le poste douanier à Béni Ansar, mettant un terme au passage des conteneurs en provenance de l'enclave. Au moment où les responsables marocain et espagnol se penchaient sur cette question, les élus espagnols soumettaient le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la coopération à une dure séance de questions-réponses. De fait, le chef de la diplomatie espagnole, Josef Borrell était appelé à comparaître jeudi devant la commission des Affaires étrangères du Parlement espagnol afin de détailler les mesures envisagées par son gouvernement pour contourner la décision des autorités marocaines. Selon le ministre, au lendemain de la fermeture, le gouvernement marocain et son homologue espagnol ont procédé à la création d'un groupe de travail pour analyser les conséquences de cette décision, a souligné Borrell. De même, Madrid a déployé tous ses atouts pour que le Maroc revienne sur sa décision. Cependant, Borrell a rappelé aux élus espagnols que l'emplacement d'une douane est une décision souveraine et que le Maroc est dans son droit de suspendre les activités douanières. «Mais nous avons défendu avec fermeté notre légitime intérêt pour développer une région et l'usage d'infrastructures déterminées», a insisté le diplomate espagnol. Interpellé au sujet de la réunion de Rabat, le ministre a souligné que celle-ci s'est déroulée dans «un climat cordial et positif». Le chargé du portefeuille de la diplomatie espagnole a rappelé que son département a eu vent de la circulaire annonçant la fermeture de la douane fin juillet et a ajouté que la décision des autorités marocaines s'explique par des motifs d'ordre économique. «Ils veulent développer l'activité commerciale au port de Nador où les Marocains ont beaucoup investi», a-t-il expliqué. Pragmatique, il a rappelé que le port de Nador et Mélilia sont très proches l'un de l'autre et que cette concurrence est, somme toute, normale entre deux terminaux qui veulent attirer le trafic et développer leur activité. Les autorités de la ville estiment que la fermeture de cette douane pourrait causer des pertes allant jusqu'à 100 millions d'euros en un an, aux opérateurs de l'enclave.