Rabat et Madrid veulent en finir avec le casse-tête de la fermeture de la frontière terrestre de Melilla. Un passage stratégique pour l'activité commerciale du préside occupé de Melilla. C'est dans ce cadre que la chef de la douane espagnole a fait le déplacement à Rabat, jeudi dernier, pour s'entretenir avec son homologue marocain. Les deux parties ont convenu de créer un groupe de travail pour se pencher sur ce dossier. Pour rappel, la frontière douanière entre le Maroc et l'enclave de Melilla est fermée depuis le 31 juillet. Officiellement, la fermeture est justifiée par la volonté du Maroc de développer l'activité du nouveau port de Nador. Officieusement, la lutte contre la contrebande serait aussi à l'origine de cette décision qualifiée d'«unilatérale» par Madrid et les autorités locales de Melilla. Les pertes en termes de recettes sont estimées à plus de 100 millions d'euros, soit une baisse de 25% en l'espace d'un mois. Le gouvernement espagnol espère parvenir à une solution de sortie de crise dans les plus brefs délais. Ce qui semble difficile, d'autant que le Maroc considère que la fermeture est une décision souveraine qui concerne le Maroc. D'ailleurs, la rencontre tenue jeudi n'est pas la première du genre. Celle tenue le 29 août n'a pas connu l'adoption de mesure concrète. Ce qui a alimenté les critiques du Parti polaire espagnol envers le gouvernement de Pedro Sanchez, qui a observé un silence de trois semaines avant de promettre trouver un terrain d'entente avec Rabat. En tout cas, cette crise intervient au moment où la commission européenne propose les derniers éléments nécessaires pour dégager un compromis sur la réforme en matière de gestion des frontières. La commission prône plus de contrôle au niveau des frontières. L'objectif est de seconder les Etats membres pour la gestion des frontières extérieures. Pour cela, un corps permanent de 10.000 agents opérationnels devrait être mis en place d'ici à 2020. L'adoption de cette mesure permettrait d'alléger le fardeau des migrations et de la contrebande, qui pèsent sur le Maroc. Le président de la commission, Jean-Claude Juncker, veut une Union européenne plus forte, qui ne doit plus se contenter du rôle de simple témoin. L'UE est appelée à devenir un acteur décisif des relations internationales afin de défendre ses intérêts et ses valeurs fondatrices. C'est ainsi que le président de la commission a présenté trois nouvelles propositions visant à garantir une solidarité totale de l'Union dans le domaine des migrations et une meilleure protection des frontières extérieures de l'Europe. Il évoque également une nouvelle alliance avec l'Afrique. L'idée est d'y investir plus et d'arrêter une relation basée sur l'aide au développement. Car l'Afrique, considère le patron de la commission européenne, n'a pas besoin de charité mais de devenir un véritable partenaire. L'ambition est d'y créer 10 millions d'emplois en cinq ans et de développement le programme d'échanges Erasmus qui a déjà profité à 35.000 étudiants et chercheurs. En gros, la commission veut renforcer la coopération avec les pays tiers. Le manque de temps pourrait freiner l'atteinte des objectifs affichés. Le mandat du président Jean-Claude Juncker expire l'année prochaine.