Les déclarations du chef du gouvernement interviennent dix jours après que les États-Unis aient reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara. Le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, a défendu ce week-end que Ceuta et Melilla «sont marocaines comme le Sahara», après que le 10 décembre, le président américain Donald Trump eut reconnu la souveraineté du royaume sur ses provinces du Sud. Dans un entretien accordé à une chaîne égyptienne, repris par les médias marocains, El Otmani a reconnu que par rapport aux deux enclaves «le statu quo a duré cinq ou six siècles». En ce sens, il a estimé que «le jour viendra où nous allons rouvrir la question de Ceuta et Melilla, des territoires marocains comme le Sahara». Cependant, le chef du gouvernement marocain a avoué que «ce n'était pas le moment» d'aborder cette question avec le gouvernement espagnol. «Nous devons d'abord régler définitivement le conflit du Sahara, qui est notre priorité absolue», a-t-il souligné. «Le centre de gravité est à l'ONU» Selon El Otmani, la situation géopolitique actuelle est de plus en plus propice à l'établissement d'une confiance mutuelle avec l'Espagne qui, à son avis, «a sensiblement changé sa position sur le Sahara», s'alignant sur les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Après l'annonce par les États-Unis de la reconnaissance du Sahara comme marocain, la ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González Laya, a soutenu que la solution du problème du Sahara doit passer par le «centre de gravité» qui est «à l'ONU». L'Espagne et le Maroc devaient tenir une réunion de haut niveau (RAN) à la mi-décembre, laquelle a été reportée à février 2021 à Rabat en raison de la pandémie de coronavirus.