Jamais un président algérien n'a pris une telle décision. En recevant hier, l'«ambassadeur» de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)», Abdelkader Taleb Omar, venu lui présenter ses lettres de créances, Abdelmadjid Tebboune a rompu avec une tradition de ses prédécesseurs, vieille de quatre décennies. C'est une première, même pour l'Algérie qui reconnaît la «RASD» depuis la date de son auto-proclamation à Alger le 27 février 1976. L'initiative du chef de l'Etat algérien est porteuse de messages à l'adresse du Maroc. Elle intervient dans un contexte politique très tendu entre les deux pays, marqué essentiellement par deux grands événements : Il y a eu les négociations du 12 juillet à Alger entre l'armée algérienne et des membres du Polisario sur la délimitation de «leurs frontières» ainsi que l'appui officiel du royaume à l'autodétermination de la Kabylie, exprimé le 15 juillet par Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc aux Nations unies. Pour rappel, Abdelkader Taleb Omar est en poste dans la capitale du voisin de l'Est, depuis le 18 mars 2018.