L'ONG international Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, cette semaine, le verdict prononcé à l'encontre des journalistes Omar Radi et Imad Stitou, pointant une «condamnation inique rendue après une procédure entachée d'irrégularité». «Ce verdict est celui de la honte, dénonce le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. En pleine affaire Pegasus, et quelques jours après avoir rendu une décision similaire dans l'affaire Raïssouni, la justice marocaine persiste à nier l'iniquité de ses procédures, et à rendu des décisions qui condamnent lourdement des journalistes privés de procès équitables». RSF rappelle qu'une enquête pour «espionnage» avait été ouverte fin juin 2020 après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que le téléphone d'Omar Radi avait été piraté via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO. Quelques mois plus tard, Omar Radi est ensuite «soudainement interrogé après une plainte pour "viol" et "harcèlement sexuel", déposée par une ancienne collègue, puis incarcéré, le 29 juillet, dans l'attente de son procès». «Bien que le journaliste soit poursuivi dans deux affaires séparées pour "espionnage" et "viol", les deux accusations sont en réalité liées et ont été traitées de façon conjointe par les autorités. Une confusion qui soulève de sérieux doutes quant à l'équité de son procès», dénonce l'ONG. Celle-ci ajoute qu'«Imad Stitou, était quant à lui mis en cause pour avoir apporté son soutien à Omar Radi», rappelant que le journaliste, initialement cité comme témoin de la défense pour confirmer la «relation consensuelle» entre le journaliste et la victime, a été poursuivi pour «non dénonciation d'un crime». RSF rappelle que le Maroc occupe le 136e rang sur 180 pays dans son Classement mondial de la liberté de la presse.