Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi, ce vendredi soir, à l'appel du Maroc à la communauté internationale pour soutenir l'autodétermination du peuple kabyle. Dans un communiqué, le département Lamamra y voit une «reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l'Algérie durant la +décennie noire+». Le texte fait référence au classement par le pouvoir algérien, en avril dernier, du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), en tant qu'organisation terroriste au même titre que le mouvement islamiste Rachad, proche de la Turquie et du Qatar. Le ministère estime que la «communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice (…) destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n'est qu'un complot dirigé contre l'unité de la nation algérienne». Alger a souligné que la réponse du Maroc à l'intervention de Ramtane Lamamra, durant le débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés, tenu en format virtuel les 13 et 14 juillet, «heurte frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines. Elle constitue une violation flagrante du droit international et de l'Acte Constitutif de l'Union africaine». Hier le représentant permanent du royaume à l'ONU, Omar Hilale, a pointé du doigt les contradictions de l'Algérie qui «se dresse en fervent défenseur du droit à l'autodétermination» mais «refuse ce même droit au peuple Kabyle, l'un des peuples les plus anciens d'Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère».