Parmi les 14 candidats qui se présentent aux élections législatives hors de France dans la 9ème circonscription du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest, 2 sont franco-algériens. Il s'agit d'Aïcha Guendouze du parti Radical de gauche et Karim Dendène, de République Solidaire, le parti fondé par Dominique de Villepin en 2010. Ancien militant du RPR, Karim Dendène est né à Versailles et est actuellement médecin à Alger. Il est également élu depuis 12 ans à l'Assemblée des Français de l'étranger en Algérie. Il présente les points essentiels de son programme. Yabiladi : Vous représentez les couleurs du parti République Solidaire alors que de Dominique de Villepin n'a pas réussi à avoir les 500 signatures pour se présenter aux Présidentielles, ne pensez-vous pas que cela peut-être une faiblesse pour votre candidature ? Karim Dendène : Vous savez Dominique de Villepin est une personnalité qui a beaucoup de choses à son actif et sa réputation ne tient pas à quelques signatures, dont on sait d'ailleurs qu'elles n'ont pas été recueillies dans certaines conditions. Il ne faut pas oublier que c'est un homme qui a une certaine vision de la France et c'est quelqu'un qui a su dire non quand il a fallu à la grande puissance, les Etats-Unis. Franchement son avenir et sa réputation ne tiennent pas à ses signatures qu'il n'a pas pu obtenir. Par ailleurs, c'est un grand amoureux du Maghreb et les gens du Maghreb lui rendent bien ! Comment a été accueillie votre candidature au Maroc en tant que franco-algérien ? KD : Bien. Je compte beaucoup d'amis au Maroc et des membres de ma famille très proches aussi. C'est aussi un pays dans lequel je me sens bien et j'ai beaucoup de plaisir à y venir. Que comptez-vous faire par rapport aux prix exorbitants des frais de scolarité à la mission française ? KD : Ca c'est un problème crucial et l'une de mes priorités. Je suis pour la gratuité. Comment ? En impliquant le ministère de l'Education nationale et en déchargeant le ministère des Affaires étrangères. J'explique en détail cela sur mon site. Je suis moi-même père de trois enfants et je sais ce que c'est que de payer des montants que l'on me présente à la fin de chaque trimestre. D'ailleurs les frais de scolarité en Algérie sont beaucoup plus chers qu'au Maroc. L'autre grande préoccupation des Français de l'étranger, c'est la santé. A l'instar de la scolarité des enfants, la CFE est trop chère, que comptez-vous faire pour la rendre plus accessible ? KD : Je suis membre du conseil d'administration de la CFE et je connais bien le fonctionnement. Bien que les tarifs ne soient pas très élevés, ils restent chers pour certains adhérents dans certains pays à faible pouvoir d'achat. Je pense que la CFE ne peut pas prendre en charge malheureusement tous les Français de la circonscription ni même tous les Français de l'étranger. Donc je pense que l'état doit s'impliquer pour créer une structure d'aide à la santé, à la protection sociale, qui soit indépendante de la CFE. En résumé pour ceux qui ont les moyens d'aller à la CFE qu'ils y aillent et pour les autres, il faut que l'état s'en charge. Je pense à l'aide médicale d'état qui est une structure qui existe qui était pour le moment réservée aux étrangers en situation irrégulière en France, et je pense qu'on devrait utiliser cette structure pour qu'elle soit étendue aux Français de l'étranger qui sont nécessiteux. Que comptez-vous faire pour améliorer les conditions d'accueil dans les consulats français pour les personnes qui souhaitent obtenir un visa pour la France ? KD : Ecoutez, moi je suis un élu des Français de l'étranger. Mes propositions concernent pour le moment les Français de l'étranger. Les Français de l'étranger ne sont pas concernés par les visas. Mais les consulats accueillent également les Français pour des démarches administratives ? KD : Absolument. Il est bien évident que si je suis élu à l'Assemblée Nationale, j'aurais à m'occuper de tous les sujets qui concernent la France et que les visas sont un sujet important. Mais dans l'état actuel, ce sont surtout les problèmes des Français de l'étranger qui m'animent et sur ces sujets que je me présente. Si vous êtes élu député, quel sera votre position sur le conflit du Sahara qui envenime les relations entre le Maroc et l'Algérie ? KD : Je suis pour l'Union du Maghreb Arabe et sur cette question précise je suis conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger et nous avons dans notre charte déconseiller de ne pas nous occuper des problèmes intérieurs des pays dans lesquels nous sommes. Pour le moment, je ne suis pas député et je ne me prononcerai pas sur cette question. Mais justement ces problèmes intérieurs comme celui du Sahara peuvent diviser certains français, notamment les binationaux du Maroc et d'Algérie ? KD : Je m'attèle à m'occuper des problèmes des Français. Je ne crois pas qu'ils soient directement concernés aux problèmes qui ne concernant pas ceux des Français de l'étranger. Si je suis élu, bien sur que j'y m'intéresserai mais pour le moment ça n'est pas d'actualité dans mon programme.