Le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, El Hassan Daki a affirmé, vendredi à Tétouan, que la présidence du ministère public, étant consciente de la sacralité du droit à la liberté, ne ménagera aucun effort pour aller de l'avant dans la rationalisation de la détention préventive, en tant qu'orientation stratégique irréversible. Intervenant lors d'une journée d'étude sur la «Détention provisoire au Maroc», organisée en partenariat entre l'Ordre des avocats de Tétouan et l'Observatoire marocain des prisons, il a souligné que la présidence du ministère public n'épargnera aucun effort pour rationaliser la détention préventive en tant qu'orientation stratégique. El Hassan Daki a mis en avant la nécessité d'adopter de nouvelles alternatives à la détention préventive, à travers des amendements législatifs du code de procédure pénale et du code pénal, ce qui contribuera certainement à réduire le taux de détention préventive au Maroc. Il a assuré que «la liberté des individus est considérée comme un droit sacré approuvé par les conventions internationales, et auquel la constitution a accordé une grande importance», notant que le code de la procédure pénale a souligné l'importance du droit à la liberté, lorsqu'il a considéré que la détention préventive n'est qu'une mesure exceptionnelle. Il a relevé que l'augmentation du taux de détention préventive est principalement dû au fait que la plupart des textes juridiques comportent des dispositions répressives qui comprennent des peines privatives de liberté, en plus de l'absence d'alternatives à la détention préventive au niveau législatif, et de l'accroissement du nombre de personnes soupçonnées d'avoir commis des délits et présentées devant le parquet général (20% entre 2017 et 2020). El Hassan Daki a rappelé que les efforts ont permis concrètement de réduire de 42% à moins de 39% le taux de détention préventive entre 2017 et 2019, tandis que le nombre de poursuites en état de détention qui se terminent par une mise en liberté est passé d'environ 4 000 verdicts en 2018 à 1 867 en 2020.