Le parquet de Ceuta a ouvert, cette semaine, une enquête pour déterminer si des expulsions à chaud de mineurs marocains ont été entreprises par les autorités de l'enclave espagnole, après une semaine marquée par l'entrée de plusieurs milliers de Marocains ayant franchi sa frontière avec le Maroc. Selon El Faro de Ceuta, cette procédure a été lancée, suite à la plainte déposée par une ONG et vise à analyser les actions des autorités espagnoles et enquêter sur des retours à chaud de mineurs ayant franchi la frontière à la nage. Le média local rappelle l'histoire d'Achraf, un jeune de 16 ans dont les images ont été largement médiatisées et qui avait utilisé des bouteilles en plastique comme bouées, pour atteindre la côte de la ville. «Ce n'était pas la première fois que ce mineur tentait d'entrer à Ceuta : il a essayé à plusieurs reprises sans succès», souligne la même source, qui note que bien qu'il soit mineur, «il a été renvoyé au Maroc». Le ministère public a ouvert une procédure pénale pour enquêter sur les faits. Le bureau du procureur a demandé à l'agence Reuters la vidéo originale de l'arrivée d'Achraf. Il a également demandé au commandement général de Ceuta d'identifier les soldats qui se trouvaient sur la plage ce jour-là ainsi que toute la chaîne de commandement. Le procureur des mineurs a confirmé au journal El Correo que, bien que l'enquête soit basée sur cette plainte spécifique, elle s'étend à tous les cas qui peuvent être documentés d'expulsions de mineurs, au cours de la semaine dernière, dans la zone frontalière. Selon la loi sur l'immigration en Espagne, les «retours à chaud» ne sont prévus que pour les personnes de plus de 18 ans. Si elles ont moins de 18 ans, l'expulsion est expressément interdite par les conventions internationales sur la protection de l'enfance. El Faro de Ceuta rappelle que le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska a démenti, cette semaine, toute atteinte aux droits des enfants, balayant d'un revers de main les accusations de recours à des expulsions à chaud visant des mineurs. Le ministre a expliqué que pour les cas constatés, les autorités espagnoles auraient plutôt empêché les migrants, qui n'avaient pas encore atteint la ville, de franchir la frontière.