Le MUR a appelé à bannir «les initiatives éducatives qui normalisent avec l'entité sioniste usurpatrice», marchant ainsi sur les pas du PJD, qui a déjà critiqué, en février, Saaïd Amzazi en mettant en garde contre «les dangers de l'infiltration israélienne dans le secteur de l'éducation au Maroc». Le Comité de l'enseignement du Mouvement de l'unicité et de la réforme (MUR), matrice idéologique du PJD, est revenu, lundi, sur les questions de l'enseignement et de formation pendant la pandémie du nouveau coronavirus. Dans un communiqué, le comité du MUR a souligné «la nécessité de mettre en œuvre la loi-cadre n °51.17 et la nécessité d'adhérer à l'approche participative et d'accélérer la publication des textes législatifs et réglementaires tout en adhérant aux constantes religieuses et nationales stipulées dans la Constitution». «Le Mouvement de l'unicité et de la réforme suit avec un grand intérêt les questions de l'enseignement et de la formation en tant qu'acteur civil», précise le MUR, qui était pourtant l'un des principaux détracteurs de ce texte, jugé menaçant à l'égard de l'Arabe et l'Amazigh pour le mouvement. Tout en vantant «l'accompagnement» effectué de cette réforme, la matrice idéologique du PJD a émis une série d'observations. En effet, elle pointe du doigt la mise en œuvre de la réforme qui «n'a pas été au niveau souhaité» et que «le bénéfice réel pour les apprenants n'excèdent pas 50% dans la plupart des cas». Le mouvement évoque aussi «la colère des parents et des tuteurs» et les enseignants «partagés entre des directives suggérant de terminer les cours et d'autres circulaires appelant à les suspendre pour dédier le temps restant à la préparation aux examens». Le communiqué tire à boulets rouges sur le «monopole» exercé par le ministère de tutelle dans la mise en œuvre de la loi cadre. Saaïd Amzazi et ses «initiatives éducatives» dans le viseur Par ailleurs, le MUR met en garde contre «les dangers de la normalisation (avec Israël, ndlr) sur l'enseignement». Dans ce sens, les disciples d'Abderrahim Chikhi rappellent que «le système éducatif marocain est l'un des bastions de résistance les plus importants qui a permis de donner des générations fières de leur identité et du rôle continu du Royaume du Maroc dans le soutien de la cause palestinienne». Toutefois, ils font remarquer que «la présence de la Palestine dans les manuels et les espaces éducatifs a considérablement diminué ces dernières années. «Au lieu de travailler pour résoudre le problème, nous avons été surpris par des déclarations et des démarches de normalisation avec l'entité sioniste, dans un mélange de concepts comme la tolérance, la diversité et d'autres qui provoqueraient une infiltration de la pensée sioniste dans notre système d'enseignement.» Communiqué du MUR Dans ce sens, le comité de l'enseignement du mouvement appelle à bannir «les initiatives éducatives qui normalisent avec l'entité sioniste usurpatrice». La sortie médiatique du MUR, au lendemain de la conférence du PJD marquée par l'intervention du leader du Hamas, Khaled Mechaal, qui a critiqué la normalisation avec Israël, n'est pas sans soulever des questions. Elle intervient au lendemain de l'appel du PJD à fermer le bureau israélien à Rabat, exprimé par ses députés. Il est à souligner qu'en février dernier, le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaïd Amzazi a eu un premier entretien téléphonique avec son homologue israélien Yoav Galant. Les deux ministres ont convenu d'«échanger des délégations d'étudiants et organiser des voyages d'étude en Israël et au Maroc» et prévoir des programmes conjoints. Quelques jours plus tard, des élus du PJD à la Chambre des représentants ont adressé une question à Saaïd Amzazi le «mettant en garde» contre «les dangers de l'infiltration israélienne dans le secteur de l'éducation au Maroc».