La normalisation avec Israël ne mobilisent plus autant les ONG marocaines farouchement opposées à l'Etat hébreu. La marche de Casablanca du 25 octobre a révélé au grand jour cette régression. En témoigne le peu de réaction, en dehors des islamistes, contre la présence d'un chanteur israélien à un festival musical à Essaouira. La présence d'un chanteur israélien au festival des Andalousies atlantiques, organisé par l'association Essaouira-Mogador, présidée par le conseiller royal André Azoulay, a fait bondir les islamistes du Mouvement unicité et réforme. Son journal Attajdid dénonce la présence de l'artiste né à Casablanca, Benyamin Bouzaglo, estimant que des activités culturelles sont en réalité des actions de normalisation avec Israël. Et d'appeler le gouvernement Benkirane à assumer ses responsabilités face à la succession d'initiatives de ce genre et surtout à ouvrir un débat sur la pénalisation des contacts entre Marocains et Israéliens. Cette agitation de la matrice du PJD n'a pas pour autant empêcher la tenue du spectacle donné par Bouzaglo à Dar Souiri. Le chanteur y était d'ailleurs accompagné par les musiciens de «Chabab Al Andalouss», un orchestre habitué à cet événement. Néanmoins le groupe n'a pas bonne presse auprès de certaines ONG marocaines qui le classent d'ailleurs dans la catégorie des «normalisateurs». En cause sa participation l'année dernière à un festival culturel à Jérusalem, financé par la section israélienne de Schusterman Foundation. Peu de mobilisation Force est de constater qu'a l'exception de la réaction du MUR, les autres enseignes de soutien à la cause palestinienne observent le silence. La question mobilise peu de Marocains, en témoigne la faible participation lors de la marche de Casablanca du dimanche 25 octobre comparée aux précédents mouvements, notamment à Rabat. La présence des partis, de syndicats et de certaines associations n'aura pas eu l'effet escompté. Les sit-in du mouvement BDS au port de Casablanca contre les activités de la société de transport israélienne ZIM ne mobilise pas non plus grand monde, malgré une opinion publique favorable à la démarche du boycott. Ce retrait commence à inquiéter la direction du MUR. Le Mouvement a organisé d'ailleurs une conférence, le week-end dernier à Dchaira, en vue d'examiner les raisons de cette «indifférence». Le député Abou Zaid El Idrissi a expliqué que les Marocains sont beaucoup plus sensibles aux matchs de football et les feuilletons que par la Palestine ou la normalisation avec Israël.