Le Mouvement unicité et réforme (MUR) tente de regagner du terrain sur sa grande rivale l'association Al Adl wal Ihsane (AWI) qui a pris une longueur d'avance. AWI s'affirme en effet comme le porte-parole de la contestation à la normalisation entre le Maroc et Israël. Ainsi, le MUR appelle à son tour à «mettre un terme» et à «revoir» les initiatives de rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv. A l'issue de la réunion de son conseil exécutif, l'organisation politico-religieuse proche du PJD a mis en garde contre «les dangers» de la normalisation avec l'Etat hébreu qui pèsent sur «le tissu national et l'impact négatif qu'elle aura sur l'unité et la stabilité de la patrie». Dans le viseur de la matrice du PJD, la «précipitation de membres du gouvernement et d'acteurs médiatiques, culturels et sportifs à nouer des contacts avec leurs homologues israéliens» dans le sillage de la signature de la Déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël, le 22 décembre. Force est de constater que la signature de Saad-Eddine El Othmani du document en question n'a pas fait sortir de ses gonds le Mouvement de Chikhi. Dans son communiqué, le MUR a fustigé les «restrictions et l'interdiction» des actions des opposants à la normalisation. Le 12 décembre, l'organisation islamiste a condamné l'annonce de la reprise des relations avec Israël, par le cabinet royal deux jours auparavant. Le MUR a en effet lancé un appel au «peuple marocain et toutes les forces vives de la société à se rassembler et unir leurs efforts afin de faire face à la menace d'infiltration sioniste et s'opposer à toute forme de normalisation». Depuis, le MUR a observé le silence sur ce qu'il compte entreprendre pour s'opposer à la normalisation. En revanche, AWI a multiplié les sit-in et les sorties médiatiques protestant contre cette décision.