Inculpé pour trafic de drogue, le franco-marocain Adil Lamtalsi purge sa quatrième année de peine de prison au Maroc. Depuis son incarcération en 2008, il n'a de cesse de clamer son innocence. Selon lui, ses aveux auraient été obtenus sous l'effet de la torture. Condamné à dix ans de prison pour trafic de drogue, Adil Lamtalsi n'a jamais cessé de clamer son innocence. Depuis son incarcération en 2008, le franco-marocain de 31 ans assure que ses aveux, qui ont conduit à sa sentence, ont été obtenus sous l'effet de la torture. Interrogé par la radio Française Europe 1, il relate la violence de sa première garde-à-vue: «J'étais attaché par les pieds. J'avais du sang qui coulait dans les oreilles». C'est en raison de cette violence qu'il aurait avoué être impliqué dans un trafic de stupéfiant. A ce propos, il ajoute que «[dans ces conditions], on est prêt à tout. S'ils voulaient que j'avoue que j'étais responsable du 11 septembre, des attentats de New-York, j'aurais été prêt à le faire». Les aveux signés sous la contrainte du franco-marocain seraient d'ailleurs le seul chef d'inculpation retenu contre lui par le juge lors de son procès. Selon lui, aucune autre preuve ou témoignage de sa culpabilité ne serait venu corroborer son implication dans un éventuel trafic de drogue. La Ministre déléguée des Français à l'étranger appelée à la rescousse Face à cette apparente injustice, les proches d'Adil Lamtalsi ont décidé d'interpeller la nouvelle ministre déléguée des Français à l'étranger, Yamina Benguigui. Contacté par lefigaro.fr, le cabinet de la ministre indique que le cas de Lamtalsi «est bien connu de notre Consul Général à Rabat», une information confirmée par un entretien téléphonique entre ledit Consulat et la rédaction de Yabiladi ce matin-même. Et le ministère de préciser dans son communiqué officiel que «le Consul général [de Rabat] a prévu de rendre une nouvelle visite tout prochainement à M. Lamtalsi», en soulignant par ailleurs le fait que l'homme serait «également en attente de jugement dans une autre affaire le concernant», sans plus de précisions. Adil Lamtalsi : «j'ai trop bien réussi, trop vite» Avant son arrestation, Adil Lamtalsi était producteur de cinéma. C'est à l'âge de trente ans qu'il décide de venir s'installer au Maroc pour y monter sa boite de production, une boite qu'il baptise de façon originale «Art et Zness». En très peu de temps, elle produit deux films qui font mouche au box-office. D'après sa famille restée en France, ce serait dans le succès quasi-immédiat du jeune franco-marocain que résiderait la raison de ses tribulations actuelles : la jalousie aurait conduit à sa perte. Même son de cloche chez le concerné : «J'ai trop bien réussi, trop vite». Une réussite qui contraste avec le «cauchemar» qu'il vit actuellement. «Ça fait presque quatre ans. Je n'en dors pas la nuit», raconte ce jeune père de famille. Son moral déclinant inquiète d'ailleurs sa famille, à commencer par sa soeur, Ilhame Lamtalsi, convaincue depuis le départ de l'innocence de son frère, elle se sent impuissante face aux atermoiements de la diplomatie et aux pesanteurs de la justice. Pour rappel, en février 2011, la famille Lamtalsi avait déjà rencontré le Vice-consul du Maroc. Or, depuis, aucune réponse concrète n'a été apportée à l'affaire. Soudée, la famille se prend néanmoins à espérer que grâce au changement de gouvernement récent en France, qui cherche à démontrer son engagement et sa proactivité dans le traitement des dossiers en suspens concernant les Français détenus à l'étranger (cf. l'affaire de l'Emir aux Yeux Bleus), un dénouement heureux sera rapidement atteint. Erratum: "Lamtalsi" au lieu de "Lamtaoui" Selon plusieurs sites, parmi lesquels ceux cités dans cet article (lefigaro.fr et Europe 1), le nom de famille "Lamtaoui" serait communément employé pour identifier l'inculpé. Or, il semblerait que selon notre contact au Consulat de Rabat, il s'agisse d'une erreur: le vrai nom de famille d'Adil ne serait pas "Lamtaoui" mais "Lamtalsi", une rectification que semble corroborer d'autres sources consultées dans le cadre de la rédaction de cet article et dont la publication est bien antérieure à celle des articles du Figaro et d'Europe 1.