«Au niveau carcéral, le Maroc est le Guantanamo de la Belgique» ! Pas la peine de faire des yeux ronds de surprise ou de pouffer de rire, c'est Luk Vervaet qui l'écrit. Qui est Luk Vervaet ? Un enseignant belge de néerlandais pour criminels et terroristes embastillés, qui a fait ses classes dans les rangs de la gauche radicale, avant de se découvrir des sympathies pour l'islamisme non moins radical. Bref, un personnage atypique au parcours tout aussi atypique. Ce Don quichotte du plat pays de Jacques Brel, aux convictions politiques bizarroïdes, n'aurait pas de motifs à susciter l'attention des Marocains s'il ne s'était pas voulu le bon berger d'une meute de loups. «Mostafa Naim, animateur social, Adil Lamtalsi, producteur de cinéma, Naama Asfari, militant sahraoui, son épouse, Claude Mangin et Zakaria Moumni, champion du monde de boxe thaïe, ont tous déposé plainte contre la torture dont ils ont été victimes après leur arrestation au Maroc» a écrit Luk Vervaet dans un article publié, le 10 mars, par le journal gauchiste belge «Le Grand Soir». Mise à part l'erreur concernant l'épouse d'Asfari, qui n'a jamais été arrêtée au Maroc, il est intéressant de noter la manière avec laquelle Vervaet présente les criminels dont il répercute naïvement les mensonges. Mostafa Naïm ? Cet «animateur social», après s'être essayé au braquage de banques à Lyon, ce qui lui a déjà valu deux années à l'ombre, en France, a également «animé» une bande de trafiquants de drogue. Avant de se faire prendre en flagrant délit de convoyage de cannabis, à bord d'un véhicule, à Mohammedia. Ses trois autres complices, dont son oncle maternel, pourtant tout aussi franco-marocains que lui, ont leurs méfaits et purgent actuellement leurs peines, sans accuser qui que ce soit de quoi que ce soit. Adil Lamtalsi ? Ce «producteur de cinéma» -il a produit un navet au titre symptomatique, «Nancy et le monstre»- fut également un «animateur» de réseau de trafic de drogue. Il a été arrêté à Tanger, pour avoir tenté d'envoyer en Espagne, par voie aérienne, à partir d'un terrain vague près de Ksar Lekbir, une tonne et demi de cannabis emballé dans une cinquantaine de ballots. L'un de ses complices espagnols a été condamné à dix années de prison pour le même motif, peine qu'il purge sans crier au complot. Les autorités espagnoles avaient déjà émis un mandat d'arrêt à l'encontre de ce «producteur de cinéma» pour convoyage d'une demi tonne de cannabis depuis le Maroc, à travers le territoire du voisin ibérique. Lamtalsi non plus, n'est pas un inconnu de la justice et des prisons françaises. Il a été condamné, il y a plus de quinze ans, pour violence, coups et blessures. Zakaria Moumni ? Cet ex-champion du monde de Kick-boxing, en Light Contact, a juste «animé» l'espoir de deux de ses compatriotes marocains, naïfs rêveurs de lendemains meilleurs en Europe, qu'il a délesté de 1.200 Euros en contrepartie d'emplois qu'il s'était engagé à leur trouver en France. Il a écopé de 30 mois, le temps de méditer sur les conséquences d'escroquer son prochain. Naama Asfari ? Ce pseudo militant sahraoui a d'abord commencé par «militer» dans le trafic des produits alimentaires subventionnés entre Laayoune et Tan- Tan, avant de se lancer dans l'activité autrement mieux payée de la subversion, après des stages de formation en Algérie. Comme les autres criminels cités par Vervaet, Asfari a également «animé» une bande de miliciens armés de sabres et de gourdins dans le campement de fortune de Gdeim Izik. Le communiste Vervaet aurait sûrement aimé y brandir le fanion de la révolution, rougi par le sang des onze agents des forces de l'ordre désarmés, égorgés par Asfari et ses complices, avant de mutiler leurs cadavres. L'enseignant de néerlandais, ami des criminels et terroristes, doit considérer Pol Pot comme un simple «radioélectricien». Il ne lui est, bien entendu, jamais venu à l'esprit de considérer les accusations de tortures qu'ils auraient prétendument subies au Maroc, proférées par ces tristes individus, aux casiers judiciaires bien garnis, comme de vaines tentatives pour échapper à leurs justes châtiments et, pourquoi pas, gratter quelques «compensations financières». Après avoir milité au Parti du Travail de Belgique (PTB), Luk Vervaet suit sa compagne, Nadine Rosa Rosso, qui, exclue de son poste de secrétaire général du PTB, a rejoint un autre parti d'extrême gauche belge, «Egalité». Il est intéressant de noter que le PTB, par lequel Vervaet a commencé son parcours initiatique, est passé du nationalisme flamand au marxisme léninisme teinté de maoïsme, avant d'appeler au renforcement de l'Otan pour contrer l'impérialisme soviétique ! Ainsi Vervaet a pris goût au rôle de contorsionniste politique. Un explosif mélange des genres Au parti Egalité auquel il adhère par la suite, il a trouvé des « camarades » à sa mesure, à l'exemple de Nordine Saidi, lui aussi transfuge d'un autre parti, le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX), dont il a été écarté pour dérapages antisémites. Ce «gentil» garçon, qui dit militer en faveur de «l'autodétermination du peuple sahraoui sous occupation marocaine», a déclaré à un site d'information gauchiste «Je comprends les attentats suicides ou terroristes... Oui, je refuse de condamner des attentats terroristes !»... No comment ! Vervaet n'a rien trouvé de mieux à écrire, en défense de son protégé, que «Nordine Saidi ne s'est jamais exprimé comme quelqu'un qui trouve son bonheur dans ce genre d'opérations» ! Honte à ceux qui vont s'imaginer qu'un individu qui «comprend» et «refuse de condamner» des attentats terroristes en éprouve également un plaisir sadique. Après tout, il n'y a rien de bien méchant à n'éprouver aucun sentiment envers des attentats terroristes... Mais trop, c'est trop, et Nordine Saidi s'est quand même fait «démissionné» du parti islamo-gauchiste «Egalité». Mais le mal était déjà fait et les critiques fusaient au sein même de cette petite formation politique. «Personne n'a désigné Nordine Saïdi comme tête de liste du parti», s'est insurgée une militante d'Egalité. «Ce pion de service du couple communiste Nadine (Rosa-Rosso) et Luk (Vervaet) a usurpé le nom d'Egalité pour s'engager dans des activités malsaines en compagnie d'autres "foulardés" de service comme Farida Aarrass». Farida Aarrass n'est autre que la sœur d'Ali Aarrass, un terroriste belgo-marocain, condamné par un tribunal marocain, en novembre 2011, à douze ans de prison pour activités terroristes. Depuis lors, Vervaet fait vainement des pieds et des mains pour obtenir du ministère des affaires étrangères belge une « protection consulaire » pour le terroriste belgo-marocain embastillé au Maroc. Comme il l'indique lui-même, la réponse des autorités belges est, invariablement, «non». Au grand dam de ce fervent défenseur des criminels et terroristes, qu'il qualifie, sans le moindre embarras, de prisonniers politiques. Un sympathisant du terrorisme islamiste et la sœur d'un terroriste qaïdiste, tels sont donc les pions du couple «communiste» Rosa-Rosso-Vervaet au sein d'Egalité, surnommé le parti des «traîtres du Maroc», selon les propres termes de Vervaet. Les militants dupés d'Egalité avaient, donc, des raisons objectives de désavouer «tout ce que ces irresponsables font pour tromper les citoyen(ne)s». La liste des amis «prisonniers politiques» de Vervaet est éloquente. Musa Asoglu, néerlandais d'origine turque, membre d'une organisation marxiste turque, le DHKP-C, a été condamné à sept ans de prison pour activités terroristes et possession d'armes et de faux papiers. Comme Naim, Lamtalsi, Asfari et Moumni, il crie haut et fort son innocence, déclarant n'ayant jamais eu l'intention de faire mauvais usage des armes qu'il détenait. Le belgo-marocain, Noredin Benallal, condamné à cinq ans de détention pour braquage, s'est enfuit de prison cinq fois de suite, la dernière quand ses compères sont venus le chercher en hélicoptère ! Ce qui lui a valu un alourdissement de sa peine quand il s'est fait rattrapé. Nizar Trabelsi, ancien footballeur converti au terrorisme qaïdiste, a été condamné en Belgique à dix ans de prison. Il avait planifié un attentat terroriste contre une base américaine, mais lui a tout avoué. Il a été extradé, il y a quelques mois, vers les Etats-Unis, où il risque la peine de mort. Voici ce qu'a écrit Vervaet quand son ami Trabelsi a été envoyé répondre de ses crimes devant la justice américaine: «Je me sens mal. Depuis jeudi, Nizar est dans une prison à Washington. A l'autre bout du monde. Je n'étais pas préparé à une chose pareille. Je n'ai pas pu lui dire au revoir. Ils me l'ont arraché. Ils se sont comportés comme des voyous» ! Luk Vervaet est si apprécié par les autorités judiciaires belges qu'il lui a été interdit, non seulement de continuer à enseigner dans les prisons, mais même de s'approcher d'une prison ou d'avoir des contacts avec des détenus. La dernière personne incarcérée à laquelle Vervaet avait accès est Malika El Aroud, agent recruteur d'Al Qaïda, condamnée à huit ans de prison. Luk Vervaet, c'est, comme l'aurait qualifié feu Hassan II, un agitateur agité, dont on ne veut même pas en prison dans son propre pays.