L'Espagne a extradé le 17 décembre, Ali Aarrass, un Belgo-Marocain soupçonné d'avoir des liens avec le réseau Bellirej. Contactée par le Soir échos, une source belge qui a confirmé l'information, a précisé qu'un avocat marocain a été mandaté par sa famille pour suivre l'affaire. Les autorités espagnoles ont transféré Ali Aarrass vers le Maroc, le 17 décembre courant, a-t-on appris auprès de sa famille en Belgique. Cette extradition, contestée en Espagne et en Belgique, a été faite en secret contrairement à d'autres opérations d'extradition de l'Espagne vers le Maroc, comme celle du baron de la drogue Mohammed El Ouazzani, alias El Nene. Madrid avait décidé, le 19 novembre, d'extrader Ali Aarrass, un Belgo-Marocain soupçonné d'avoir des liens avec le réseau Bellirej. Pour l'instant Aarrass n'a pas été entendu par le juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme à Salé, ce qui signifie qu'il serait toujours entre les mains de la BNPJ. Contacté par le Soir échos, une source belge a confirmé l'information ajoutant qu'un avocat marocain a été mandaté par la famille Aarrass pour suivre l'affaire. Âgé de 46 ans, Ali Aarrass était détenu depuis deux ans en Espagne, d'abord à Madrid, puis à Badajoz et enfin à la prison Botafuegos à Algesiras, en attendant la décision de son extradition vers le Maroc. Il avait été arrêté le 1er avril 2008 à Mélilia par la police espagnole suite à un mandat d'arrêt lancé par le Maroc en raison d'accusations selon lesquelles il aurait fait transiter des armes de Belgique vers le royaume au bénéfice du réseau Bellirej. En Belgique, 11 personnes avaient été arrêtées suite à un mandat d'arrêt international et à une demande d'extradition du Maroc. Sur ces arrestations, le rapport annuel de la Sûreté d'Etat belge (2008) dit ceci : «Le 27 novembre 2008, en Belgique, douze perquisitions ont été menées et onze personnes interpellées dans le cadre d'une enquête pénale ouverte par le parquet fédéral contre X pour participation, sur le territoire belge, à des activités de la mouvance terroriste autour de Bellirej». En Espagne aussi, suite aux mêmes mandats d'arrêt et de demandes d'extradition marocaines, des arrestations ont eu lieu. Le 1er avril 2008, le Bruxellois Ali Aarrass et l'Espagnol Mohamed El Bay ont été arrêtés à Mélilia. Le 20 octobre dernier, une soixantaine de personnes avaient manifesté devant l'ambassade d'Espagne à Bruxelles pour dénoncer la décision prise par Madrid d'extrader Ali Aarrass vers le Maroc. Selon les manifestants, cette décision d'extradition, qui ne serait pas étayée par des preuves, aurait pour but de calmer les multiples tensions politiques survenues entre l'Espagne et le Maroc. Ali Aarrass avait fait l'objet d'une information judiciaire ouverte en 2006 par l'Audience nationale pour terrorisme mais, le 16 mars 2009, cette juridiction l'a provisoirement close en raison de l'insuffisance des éléments de preuve, selon un rapport d'Amnesty International du 21 avril 2009. Malgré la mise hors de cause de Ali Aarrass, le tribunal espagnol a accepté la demande d'extradition formulée par le Maroc. Suite à ce jugement, Aarrass avait entrepris une grève de la faim de deux mois pour clamer son innocence, contester ses conditions de détention et s'opposer à son extradition vers le Maroc. .