L'association Strategic Thinking Group (STG Center), considérée comme un réseau de réflexion, de communication et d'interaction entre les centres de recherche de la région arabe, a estimé dans un rapport récent que le Maroc connait un déclin des libertés et des droits. Elle a ajouté que le pluralisme dans le royaume ne reflète pas une véritable diversité politique. L'Association Strategic Thinking Group (STG Center) a publié, cette semaine, son sixième rapport annuel sur la région arabe, dans lequel elle pointe un déclin des libertés et des droits au Maroc et évoque le pluralisme politique dans le royaume. Ainsi, sur la question liée au statut des droits et des libertés, STG Center a déclaré que le Maroc vit un déclin marqué, depuis l'approbation de la nouvelle Constitution lors d'un référendum populaire en 2011. Elle ajoute que cela explique l'image négative que les rapports des organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme peignent désormais la réalité des droits de l'homme dans le royaume, à la lumière d'un certain nombre d'indicateurs inquiétants sur un certain nombre de questions relatives aux droits de l'Homme. Pour soutenir son constat, l'association évoque ainsi l'exercice de la liberté de la presse et de la liberté d'opinion, en dénonçant une «détérioration inquiétante» de ces libertés. Elle cite ainsi les arrestations d'un certain nombre de journalistes et de militants connus pour leur critique audacieuse des politiques publiques, tout comme «le comportement des autorités marocaines à l'égard l'exercice des droits et libertés et l'avenir de la transition démocratique du pays». Le rapport s'attarde ainsi sur l'arrestation du journaliste Soulaiman Raïssouni et «la campagne de dénigrement et de diffamation» lancée contre lui et qui avait «prédit son arrestation avant même l'éclatement de l'affaire», avant d'évoquer le cas d'Omar Radi et celui de Maäti Monjib. «Il semble que le Maroc n'est plus très intéressé par ce que les organisations nationales et internationales des droits de l'Homme écrivent à son égard, sur les violations dans le domaine des droits et libertés. Le Maroc n'a jamais répondu aux appels internes et externes pour qu'il change la méthodologie de gestion du dossier des détenus du Hirak et des prisonniers d'opinion qu'il ne considère toujours pas comme des prisonniers politiques.» Strategic Thinking Group Un «pseudo» pluralisme politique au Maroc ? L'ONG estime que «rien ne suggère un changement dans cette méthodologie, compte tenu de l'arrestation d'autres journalistes et militants en 2020 et la tentative de promulguer la loi 20.22», visant à museler les réseaux sociaux. Elle rappelle que le texte «avait déclenché un vaste débat après avoir inclus des dispositions prévoyant des mesures restrictives au droit d'exprimer son opinion et de publier». Maroc : Plusieurs associatifs pointent la logique liberticide du projet de loi n°22.20 Pour ce qui est du domaine politique, le rapport indique que la soumission des partis politiques et leur manque d'indépendance totale par rapport au centre de décision marocain est «l'un des indicateurs les plus importants que le pluralisme ne reflète pas la véritable diversité politique». Une diversité devant «servir une transition complète vers la démocratie». Pour STG Center, «la plupart des partis marocains se conforment souvent aux désirs du système politique, au détriment même de ses fondements idéologiques, de ses principes et de ses valeurs politiques». L'association donne ainsi deux exemples au cours de l'année 2020 : «l'échec des partis politiques à exercer une quelconque critique politique de la normalisation maroco-israélienne, même si leur littérature inclut des positions anti-normalisation», ainsi que leur «défense de modifier le quotient électoral au grand dam du contenu démocratique du processus électoral et à ses résultats».